1.000 morts, policiers en colère, manques de masques : l’Après-Corona sera un enfer pour la Macronie

Certains pensaient que le Coronavirus était une occasion en or pour qu’Emmanuel Macron, qui avait déclaré le 16 mars que la France était en guerre, puisse se racheter. Pour une fois, il avait le soutien d’une très grande partie des Français qui estimaient que face à une telle crise, l’heure n’était plus au tiraillement, mais plutôt à l’union sacrée.

Macron avait pris les choses en main en utilisant le terme « guerre ». Le discours prononcé en direct et suivi par plus de 30 millions de Français faisait peur, mais il était tout de même à la hauteur de la situation. Le pays entier s’était rangé derrière un timonier au moment où le bateau était à deux doigts de couler.

Emmanuel Macron aurait pu sortir très renforcé de cette crise mondiale qui a déjà mis des pays à genoux de très grande pays. L’Italie et l’Espagne comptabilisent des milliers de morts, ont déjà dépassé la Chine en termes de victimes et risquent, dans un futur proche, de connaître une crise économique sans précédent.

En France, nous sommes encore loin du scénario à l’italienne ou à l’espagnole et il y a, il faut le dire, de très forte chance que nous n’arrivions pas à connaître le même sort que ces deux pays. La gestion de la crise n’a pas été excellente, ni parfaite. Toutefois, contrairement à nos voisins, la France reste encore un bon élève dans la gestion du COVID-19.

Cependant, tout a basculé à la suite des terribles révélations d’Agnès Buzyn, lors d’une interview accordée au journal Le Monde et dans laquelle ses propos ont été très durs. Elle reconnaît que la tenue des municipales était une « mascarade », que les élections du 15 mars n’auraient jamais dû avoir lieu. Pire, elle révèle, pour ce qui est du Coronavirus, avoir alerté Emmanuel Macon et Edouard Philippe dès début janvier du « tsunami » qui guettait la France.

Ce serait exagéré de dire que rien n’a été fait, sinon on se retrouvait aujourd’hui avec plus de morts que l’Italie et l’Espagne. Cependant, force est de reconnaître que l’Exécutif a négligé la propagation d’un virus qui, quelques semaines plus tard, allait s’abattre sur la France où il a fait 1.000 morts. 1.000 morts, c’est le chiffre officiel. Il est fort probable que la France ait dépassé ce seuil. Mais, on en saura dans les jours qui viennent.

De toute façon, depuis cette interview explosive, Macron a été totalement affaibli. On pourrait même dire « réduit à néant ». En tant que chef de l’Etat, il multiplie les rencontres avec des experts et des journalistes. Ses ministres tentent de rassurer une population qui est à bout. Mais, la réalité est qu’il a complètement perdu la guerre qu’il avait déclarée, justement parce qu’il ne s’y était pas préparé. Et les conséquences sont terribles.

En pleine crise, l’heure est au règlement de comptes. Des soignants ont déjà porté plainte contre Edouard Philippe et Agnès Buzyn pour « négligence ». Le Pr. Didier Raoult qui défend bec et ongles l’efficacité de la chloroquine a défié l’Etat ce lundi en dépistant gratuitement des centaines de patients à Marseille et vient d’annoncer ce mardi qu’il ne participera plus au conseil scientifique autour de Macron.

Des assesseurs et responsables de bureaux de votes lors des municipales se retournent contre le pouvoir qu’ils accusent d’avoir mis leurs vies en danger en refusant de reporter le scrutin. Dans le monde de la médecine, la colère a atteint son paroxysme et chaque déclaration des médecins ou soignants en réaction à la crise est une véritable déclaration de guerre adressée à l’Etat. D’ailleurs, tout récemment, un médecin a posé nu dénonçant le manque criard de masques de protection contre le Coronavirus alors qu’en janvier, Agnès Buzyn, à l’époque ministre de la Santé, estimait que ce n’était pas nécessaire de se ruer dans les pharmacies pour s’en procurer.

D’ailleurs, face à ce manque de masques de protection, la police s’est rebellée contre le pouvoir. En effet, le syndicat de police, Unsa, appelle désormais les policiers à ne plus verbaliser les personnes qui ne respectent pas le confinement. « Pas de protection implique pas de contrôle, pas de verbalisation, pas d’accueil dans les services », prévient le syndicat de police.

Dans les prisons, rien ne va plus depuis l’annonce du gouvernement de libérer 5.000 prisonniers. Les mutineries se multiplient. Il y a moins d’une semaine, plus de 250 cellules ont été brûlées dans une prison de Corrèze, et détenus et gardes pénitentiaires se plaignent de l’absence de masques ou de gants pour se protéger.

Sur le plan économique, la dette française pourrait dépasser les 100% du PIB et le déficit risque d’être supérieur à 3,9%. Désormais, 730.000 personnes sont touchées par le chômage partiel et Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, n’a plus peur des mots. Il parle ouvertement d’une crise digne de celle de 1929. Nous sommes donc prévenus : « le pays est à terre », nous disent les gouvernants.

Macron s’est pris en pleine figure tous les problèmes qui ont fait tomber ses prédécesseurs : taux de chômage, système de santé en faillite, système éducatif très fragilisé, une police en colère et un pays très mal préparé pour faire face à des crises sanitaires de grande ampleur. Pire, les gens ont découvert, à leur grande surprise, que la 2nde puissance économique européenne et la 6ème au monde n’est même pas capable de fabriquer des masques pour protéger sa propre population au point de devoir dépendre de l’aide chinoise qui a envoyé vers la France 1 million de masques il y a une semaine. C’est juste hallucinant !

Le conseil scientifique qui s’est réuni autour de Macron a décidé de prolonger le confinement jusqu’au 28 avril. Mais, le 28 avril ne sera pas un jour de fête pour des millions de Français qui pourront tranquillement s’installer dans des terrasses de bars pour boire un verre, aller au cinéma, en boîte de nuit ou se balader dans les plus beaux parcs du pays.

Ce sera aussi l’après-Corona, où le gouvernement devra rendre des comptes à un peuple très en colère qui, pour le moment, tente tant bien que mal de gérer une crise sans précédent. L’après-Corona sera pire que la crise des Gilets Jaunes de novembre 2018 et la colère du peuple s’abattra sur ses dirigeants de manière spectaculaire.

Je me demande si Macron finira son mandat.