Le Sénégal vient de mettre fin à son partenariat fiscal avec l’île Maurice après avoir constaté une perte de 257 millions de dollars d’évasion fiscale
Le Sénégal a décidé de mettre fin à son partenariat fiscal avec l’île Maurice. C’est la révélation faite ce 26 mai par le média Icj.org, organisation regroupant des journalistes d’investigation basés principalement aux Etats-Unis mais aussi dans d’autres parties du monde. D’après l’organisation, le Sénégal a mis fin à cette convention fiscale (appelée Tax Treaty en anglais) après avoir essuyé une perte de 257 millions de dollars.
Dans un article paru ce mardi, l’organisation nous apprend que le partenariat fiscal entre les deux pays a été ratifié en 2004. Les vraies raisons derrière la décision des autorités sénégalaises restent encore un mystère mais Magueye Boye, une autorité sénégalaise citée dans l’article explique : « le problème de ce partenariat fiscal est qu’il est déséquilibré ».
Une autre autorité sénégalaise qui s’est confiée à l’Icj.org sous l’anonymat a également fait savoir qu’il était urgent pour le pays de mettre fin à ce partenariat dès que possible car la récente découverte de gaz et de pétrole apportera un flux d’investisseurs au Sénégal. Toujours selon l’Icj.org, la découverte de ressources naturelles ont accru la ruée des entreprises étrangères vers l’île Maurice.
« Mais, de quoi s’agit-il? »
Pour celles et ceux qui n’ont pas compris de quoi il est question dans cette affaire, il s’agit en effet d’accord ou partenariat fiscal (tax Treaty). Qu’est-ce que c’est? Le principe est de diviser en plusieurs tranches les impôts que doivent payer les multinationales ou des particuliers entre deux Etats. L’idée est aussi de faire en sorte que ces multinationales ou particuliers payent leurs impôts une seule fois lorsqu’ils font du business dans plusieurs pays différents.
Ces partenariats fiscaux sont très souvent signés par des pays en voie de développement pour attirer des investisseurs étrangers sur leur sol. Mais, le grand problème est qu’en les signant pour séduire les investisseurs étrangers, les Etats en voie de développement risquent de perdre beaucoup d’argent. C’est sans doute ce qui est arrivé au Sénégal.
On peut ajouter que les pays en voie de développement sont les plus ciblés car les mécanismes mis en place par les autorités sont moins complexes que dans les pays dits développés.
Lecourrier-du-soir.com vient d’entrer en contact avec la rédaction de l’Icj.org afin d’obtenir davantage d’informations sur les dessous de cette affaire qui semble avoir échappé aux radars fouineurs des médias sénégalais qui en ont très peu parlé.