Le chef de la police israélienne, Roni Alscheich, a suscité une vive polémique en Israël ce mardi 30 août 2016 après ses déclarations très controversées concernant la communauté noire éthiopienne vivant dans le pays
Des militants des droits de l’homme et des politiciens israéliens ont appelé au limogeage de Roni Alscheich, chef de la police israélienne, après que ce dernier a qualifié de « naturel » que la police soit plus méfiante envers les israélo-éthiopiens qu’envers les autres Israéliens.
Toute la polémique a éclaté ce mardi lorsque Roni Alscheich a déclaré à Tel Aviv : « des études menées dans le monde entier, sans exception, ont démontré que les migrants sont invariablement plus impliqués dans des crimes que d’autres et ceci ne devrait pas être une surprise ».
« La police a également annoncé que ses agents porteront des caméras sur eux »
Les commentaires de Roni Alscheich sont une réponse à une question concernant la violence policière et la discrimination raciale envers les Ethiopiens. Pour Alscheich, les jeunes éthiopiens sont plus impliqués dans des affaires de crime que d’autres.
Il dira : « lorsque ces deux choses se rejoignent, il s’avère alors qu’une communauté particulière est plus impliquée dans des affaires de crime que d’autres ». Roni Alscheich ajoute que cette même situation s’applique aux Arabes-israéliens et aux Palestiniens de Jérusalem Est qui ont souvent des altercations avec la police.
Roni Alscheich a assuré que la police est en train de travailler pour mettre fin « à la surveillance accrue » à laquelle est victime la communauté éthiopienne. La police a également annoncé que ses agents porteront des caméras sur eux qui témoigneront de leurs altercations avec la population civile.
« Il est en train de dire que si quelqu’un est noir, il est criminel »
Mais, les propos de Roni ont vite pris une grande ampleur ce mercredi. Des membres du mouvement Mère en Garde (Mother on Guard), une coalition de mères de famille israéliennes et éthiopiennes qui se battent contre la violence policière, ont fait savoir qu’elles protesteront jusqu’à ce que Roni Alscheich soit démis de ses fonctions.
C’est également la position défendue par une porte-parole de l’Association Israélienne des Juifs Ethiopiens. « Comment pourrai-je encourager mon fils à réussir pendant que le chef de la police dit qu’il est un criminel ? Nous avons un sérieux problème. Il est en train de dire que si quelqu’un est noir, il est criminel et on doit se méfier de lui », s’indigne-t-elle.
« La police tente de calmer la situation »
Gadi Yibarkan, qui avait mené les protestations contre la violence policière en 2015, a déclaré dans le quotidien Yedioth Ahronot que les Israéliens descendants éthiopiens « ne sont pas des travailleurs migrants », mais des « juifs qui sont retournés dans leur pays après quelque 2 500 ans d’exil ». Il a dénoncé les propos tenus par Alscheich.
Du côté de la police israélienne, on joue la carte de l’apaisement. Dans un communiqué publié ce mardi, la police a déclaré qu’Alscheich « n’avait pas l’intention d’offenser les Israéliens d’origine éthiopienne. Les remarques ont été faites publiquement avec l’intention de corriger et d’améliorer » les relations entre la police et la communauté éthiopienne.