Michel Onfray, philosophe français, est accusé d’homophobie à la suite d’une lettre très polémique publiée sur son site internet adressée à Emmanuel Macron
Michel Onfray n’oubliera jamais son passage ce 8 octobre sur le plateau de CNews. Invité à l’émission « L’heure des Pros » pour s’expliquer sur son texte consacré à Emmanuel Macron et que certains qualifie d’homophobe, le philosophe français a eu à faire face à une opposition féroce de journalistes qui ont fait part de leur indignation.
Rentrons dans le vif du sujet. Alors, pourquoi tout ce tumulte ? Il faut expliquer en effet que Michel Onfray a récemment publié une vidéo sur son site officiel. Une vidéo dans laquelle il est revenu sur une photo polémique d’Emmanuel Macron en compagnie d’un jeune homme antillais qui faisait le doigt d’honneur. Une image choc qui a été largement commentée sur les réseaux sociaux.
« Voici ma seconde lettre à Manu »
Indigné, le philosophe a voulu marquer le coup, en dédiant un poème satirique au président français. Sauf que dans son texte, certains y voient une homophobie manifeste envers Macron. D’ailleurs, le philosophe a bien mesuré l’impact qu’aurait ce texte car au début de la vidéo, il disait ceci : « bon, voici ma seconde lettre à Manu ! Alors, seconde dans le cas où il y aurait pas de troisième (…) ».
Dans le texte intitulé « Lettre à Manu sur le doigté et son fondement », le philosophe Michel Onfray ne pèse pas ses mots. Il use d’un vocabulaire érotique pour décrire la photo d’un jeune noir antillais faisant le doigt d’honneur à côté du plus jeune président de la Vème République.
« Votre sérénité, mon cher Manu, mon roy mas aussi : mon chéri »
« Votre altesse, votre excellence, votre sérénité, mon cher Manu, mon roy mais aussi : mon chéri. Je me permets en effet cette familiarité mon cher Manu car des photos t’ont récemment montré partout sur la toile aux Antilles enlaçant un beau black bodybuildé en prison luisant de sueur tropicale ce qui semblait te ravir jusqu’au plus profond, si tu me permets l’expression », lit-il.
Et d’ajouter : « ton sourire béat montre en effet que ta dilection va plus facilement à qui accompagne son selfie avec toi d’un doigt d’honneur. Causes intellectuelles qui n’ont pas l’air de te plaire parce qu’ils ne te font pas la cour. (…) Il faut t’enlacer torse nu pour te plaire, essuyer sa transpiration sur ta chemise blanche et passer plus de temps en salles de sport qu’aux bibliothèques ».
« Moi, je ne peux pas lire cette lettre »
Le reste du texte, je vous laisse le lire sur le site officiel du philosophe qui se défend bec et ongles d’être homophobe. En tout cas, ce lundi, sur le plateau de Pascal Praud, Michel Onfray a eu chaud. Il dit être dans la satire. « C’est une satire (…). C’est un genre littéraire, la satire. Oui, c’est fait pour choquer », s’est-il justifié.
Une justification qui n’a pas convaincu les invités sur le plateau. « Moi, je ne peux pas la lire, cette lettre parce qu’il y a des passages qui sont quand même très compliqués quand je parlais tout à l’heure de sous-entendus d’ordre sexuel », s’indigne Pascal Praud, le présentateur de l’émission.
« Il y a quelque chose de punk là-dedans »
La réaction la plus virulente à l’encontre de Michel Onfray a été celle de Maurice Szafran. « Le problème, c’est que votre texte n’est rempli que de sous-entendus sexuels, du début jusqu’à la fin. Je ne peux pas les lire, Michel. J’aurais honte de les lire et j’aurais honte de les infliger à nos téléspectateurs. (…) Vous n’avez pas le droit de sexualiser Macron comme vous faites du début à la fin de ce texte. Il y a des expressions horribles. (…) Cette obsession de l’homosexualité de Macron que vous répétez en boucle de texte en texte pour moi c’est un mystère absolu. Je ne comprends pas », s’est indigné Maurice Safran.
La seule dame présente sur le plateau, Elizabeth Levy, n’a pas hésité à y mettre son grain de sel. Cette dernière a critiqué la métaphore utilisée par le philosophe. Cependant, elle s’est dite « fascinée par la désertion de l’esprit de liberté ». « Il y a quelque chose de punk là-dedans », s’est-elle réjouie.
« Ce qui me gêne, c’est le côté homophobe »
Pour Gérard Leclerc, autre invité sur le plateau, il y a une certaine homophobie dans le texte d’Onfray qui le gêne profondément. « Ce qui me gêne, qui me choque beaucoup, c’est le côté homophobe. Et ça, ça me gêne parce que c’est un sujet avec lequel on ne rigole pas. (…) Je trouve que ce n’est pas bien. Voilà, c’est tout ! », s’est agacé Leclerc.
Les réactions vont bon train, mais les premières sanctions commencent à tomber. En effet, Michel Onfray a confirmé ce lundi sur le plateau de CNews avoir été décommandé par le « Magazine de la Santé » sur France 5. Le philosophe s’est contenté d’affermir sa propre défense. « Il y a beaucoup de gens derrière moi », a-t-il fait savoir sur le plateau. Cette ligne de défense suffira-t-elle à sauver sa peau et à laver les soupçons d’homophobie qui pèsent désormais sur lui ? Time will tell ! (L’avenir nous le dira!)