Accusation de viol au sommet de l’Etat français : le parquet requiert un non-lieu pour Darmanin, ministre de l’Intérieur

D’après une information de la chaîne BFMTV, le parquet a requis un non-lieu en faveur de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, qui était visé par une enquête pour viol

Lecourrier-du-soir.com vous propose de lire la révélation de BFMTV dans son intégralité

« Le parquet de Paris a requis ce jeudi un non-lieu en faveur de Gérald Darmanin, ciblé depuis 2017 par une plainte pour viol. C’est sans doute le début de la fin des ennuis judiciaires pour Gérald Darmanin. Selon nos informations, le parquet de Paris a requis, jeudi 12 janvier, un non-lieu en faveur du ministre de l’Intérieur, visé par des accusations de viol depuis 2017.

La décision finale revient à la juge d’instruction Mylène Huguet qui dirige l’enquête et peut désormais clôturer le dossier. Le 7 septembre 2021, elle avait notifié la fin des investigations au cours desquelles elle n’a jamais mis en examen Gérald Darmanin, préférant le placer sous le statut de témoin assisté. Elle dispose désormais de deux options: rendre une ordonnance de non-lieu ou rouvrir les investigations, seule possibilité pour mettre en examen le ministre et le renvoyer devant la justice.

Des SMS au coeur des investigations

Dans cette affaire hautement sensible, le locataire de la place Beauvau est ciblé, depuis 2017, par une plainte pour viol déposée par Sophie Spatz-Patterson. Celle-ci assure avoir été abusée, en 2009, par Gérald Darmanin quand il était chargé de mission au service des affaires juridiques de l’UMP (désormais Les Républicains).

La plaignante assure avoir réclamé l’appui du parti politique dans le but de faire réviser une condamnation datant de 2004 pour chantage et appels malveillants à l’égard d’un ex-compagnon. Selon son récit, Gérald Darmanin lui aurait promis un appui juridique en échange de faveurs sexuelles qu’elle aurait acceptées, se sentant contrainte de « passer à la casserole » dans un hôtel parisien après une soirée au restaurant puis dans un club libertin.

A l’appui de sa plainte, Sophie Spatz-Patterson avait produit de nombreux échanges de SMS avec l’actuel ministre de l’Intérieur, datant de l’époque des faits. « Abuser de sa position. Pour ma part, c’est être un sale con (…). Quand on sait l’effort qu’il m’a fallu pour baiser avec toi. Pour t’occuper de mon dossier », lui écrivait-elle ainsi le 17 décembre 2009. Avant que Gérald Darmanin ne réponde:

« Tu as raison, je suis sans doute un sale con. Comment me faire pardonner ? »

Une plainte classée sans suite

Pour autant, la première plainte de Sophie Spatz-Patterson avait été classée sans suite par le parquet, la plaignante n’ayant pas répondu aux convocations des enquêteurs. Après une seconde plainte en janvier 2018, une enquête avait été ouverte mais rapidement classée pour « absence d’infraction » après plusieurs auditions, notamment un interrogatoire au cours duquel Gérald Darmanin avait reconnu avoir eu une relation sexuelle avec la plaignante mais « à l’initiative » de cette dernière.

Après de longs démêlés procéduraux et une troisième plainte, le dossier avait fini, à l’été 2020, par atterrir sur le bureau de la juge Mylène Huguet, désormais chargée de rendre une ordonnance. C’est donc elle qui avait repris les investigations et entendu Gérald Darmanin sur ces faits le 14 décembre 2020.

Lors de cette audition que BFMTV a pu consulter, le ministre avait avancé l’hypothèse d’une vengeance politique pour justifier la plainte de son accusatrice. « Je n’aurais pas dû la rencontrer, avait-il avancé alors. Je pense qu’il y a un lien entre le dépôt de sa plainte et ma nomination au gouvernement d’Emmanuel Macron, en mai 2017. [Sophie Spatz-Patterson] avait fait campagne pour François Fillon jusqu’au bout et je suis certain qu’elle m’en a voulu d’avoir rejoint l’équipe du président… »