Aide ou piège ? : en France, en pleine pandémie, l’Etat propose un prêt de 20 000 euros aux étudiants précaires

Les jeunes étudiants français touchés par la crise sanitaire bénéficient désormais d’un prêt garanti par l’Etat d’un montant de 20 000 euros pour subvenir à leurs besoins

Face à la crise sanitaire qui touche presque tous les secteurs, y compris l’Education, le gouvernement veut faire un geste à l’endroit d’une couche qui a été particulièrement touchée et abandonnée : les étudiants. Frappés de plein fouet par l’isolement et les ennuis financiers, ces derniers peuvent désormais bénéficier d’un soutien de l’Etat pour amortir le choc.

C’est en tout cas l’information que Lecourrier-du-soir.com a obtenue de plusieurs sources ce 4 mai. En effet, d’après Ouest-France, il s’agit d’un prêt d’un montant de 20 000 euros destiné à aider les jeunes de moins de 28 ans. La source explique les conditions de remboursement.

« Pendant ses études, le jeune ne rembourse que les intérêts. Une fois sur le marché du travail, il rembourse le capital, sur plusieurs années (deux ans au minimum). En cas de non-remboursement, l’État se porte garant à hauteur de 70 % du montant du prêt. La banque endosse le reste. Le taux d’intérêt, qui varie selon les banques, est donc un petit peu plus élevé que pour un prêt étudiant classique. À la Société Générale, il est de 1,29 %, pour une durée maximale de remboursement de huit ans », note Ouest-France.

A peine annoncée, l’idée risque de susciter un vif tollé car pour certains, c’est une stratégie déguisée pour endetter des étudiants déjà très touchés par la pandémie. C’est le cas notamment de William Martinet, militant contre le mal-logement qui s’en est sévèrement pris à Valérie Pécresse qui défend bec et ongles la création d’une banque régionale des jeunes afin de favoriser le prêt étudiant.

Pour d’autres, l’initiative est une bonne nouvelle qui mérite d’être saluée.

La question à se poser est désormais celle de savoir s’il s’agit réellement d’une aide ou si c’est juste un effet d’annonce qui au final va plonger des milliers d’étudiants dans la précarité. Il convient de souligner qu’aux Etats-Unis, ces types de prêt ont coûté cher à des milliers d’étudiants qui n’ont toujours pas été en mesure de rembourser.

Ainsi, dans ce pays, en 2017, la dette étudiante était estimée à 900 milliards de dollars, de quoi susciter la grosse colère de la Banque américaine, JP Morgan. « Depuis 2010, lorsque le gouvernement a pris en charge le prêt étudiant, les prêts directs attribués aux étudiants par le gouvernement sont passés de 200 milliards de dollars environ à plus de 900 milliards de dollars, ce qui crée un défaut de paiement chez les étudiants et une population qui est très en colère de devoir rembourser beaucoup d’argent, surtout que cela réduit leur possibilité de contracter d’autres prêts », s’était emporté le PDG de la Banque, Jamie Dimon, dans une lettre de 45 pages adressée aux actionnaires.

En février 2021, peu après son investiture à la tête de la Maison Blanche, Joe Biden, 46ème président des Etats-Unis, avait décidé d’effacer 50 000 dollars de cette dette avant de faire machine arrière.