Alpha Condé : « des présidents ont eu 4, 5, 6 mandats, mais quand c’est la Guinée, c’est un scandale »

Alpha Condé, président de la République de Guinée, a accordé une interview exclusive à la chaîne France 24 ce mardi 11 février en marge du Sommet de l’Union Européenne à Addis Abeba en Ethiopie. Le président guinéen s’est prononcé sur plusieurs sujets, notamment sur la situation politique actuelle de la Guinée

Répondant aux accusations de l’opposition sur sa stratégie de changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir, Alpha Condé dira : « (…) ce que les guinéens n’acceptent pas, c’est cette démocratie à géométrie variable c’est-à-dire on peut accepter que certains chefs d’Etats changent de constitution quatre fois, cinq fois, six fois et on ne dit rien. Pourquoi le cas de la Guinée poserait problème ? », s’interroge-t-il, rappelant qu’il a gagné les élections en 1993 mais a dû renoncer au pouvoir pour éviter de plonger le pays dans la violence.

Parlant de l’opposition, Alpha Condé ne mâche pas ses mots. « Depuis mon arrivée (au pouvoir), l’opposition a tout le temps mis les gens dans la rue. Depuis 2011, constamment ! », déplore-t-il, avant de défendre becs et ongle son projet de changement de la Constitution.

« C’est le peuple qui décidera »

Le président guinéen dit ignorer le pourquoi de tout ce tintamarre autour de son projet de changer la Constitution. « Que je fasse (ce changement) avant ou maintenant, ça ne change rien d’autant plus que la Constitution autorise le président, après consultation du président de l’Assemblée, à proposer au peuple une nouvelle constitution. Si le fais en 2015 ou 2016, ça ne change rien », explique-t-il.

A la question de savoir s’il va se représenter pour un troisième mandat, Alpha Condé préfère maintenir le flou. « Ça, c’est le parti qui décidera, ce n’est pas un homme qui se présente, c’est le parti qui se présente. Le parti peut me présenter ou présenter quelqu’un d’autre. Pour le moment, ce n’est pas mon souci (…). Vous avez des présidents qui ont fait 4, 5, 6 mandats, vous trouvez ça normal. Et quand c’est le cas de la Guinée, ça devient un scandale. », répond-il.