Le président Déby assassiné au Tchad : il y a deux scénarios possibles : un coup d’Etat militaire et une guerre civile

Idriss Déby Itno a rendu l’âme. C’est du moins l’annonce qui a été faite ce 20 avril par l’armée tchadienne qui a fait savoir que le président tchadien, qui venait de remporter un 6ème mandat à la tête du pays, a succombé à ses blessures après avoir été grièvement atteint dans les combats qui ont mené l’armée régulière du pays et un groupe de rebelles venu de Libye.

La mort inopinée du maréchal qui dirige le pays en main de fer depuis 30 ans plonge le pays dans un chaos politique sans précédent dont les conséquences risquent d’être désastreuses pour la sous-région. Le gros risque est désormais une scission au sein de l’armée tchadienne entre partisans de Mahamat Idriss Déby (fils du défunt président) qui a été désigné pour succéder à son père et une partie de l’armée qui veut mettre fin définitivement à la dynastique Déby Itno.

La mort subite du maréchal Déby intervient dans un contexte extrêmement difficile pour le pays qui vient tout juste de sortir d’une élection présidentielle fortement contestée mais largement remportée par le défunt président qui totalise à lui-seul 79,32% des voix et une crise sécuritaire qui menace le Nord du pays frontalier avec la Libye.

D’ailleurs, ces derniers jours, le retour des rebelles du mouvement FACT (Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad) venus directement de la Libye pour renverser le pouvoir en place a semé le désordre dans une partie du territoire. Composé de 1 500 hommes, le FACT est loin de conquérir le pouvoir mais la disparition du président pourrait leur donner des ailes.

Difficile de prédire l’avenir. Cependant, les conclusions à tirer de la mort d’Idriss Déby Itno sont les suivantes : l’armée sera fortement divisée sur la question de la gestion et de la légitimité du pouvoir, l’Occident qui a fait du Sahel une zone stratégique dans la lutte contre le terrorisme va se retrouver dans une situation extrêmement chaotique, peut-être même pire que celle connue en 2012 au Mali et au final, une éventuelle guerre civile n’est plus à exclure.