Circulaire de Castaner rejetée, Villani exclu de LREM : le parti de Macron est en train de s’effondrer

Après la circulaire Castaner rejetée par l’association des maires de France, c’est désormais le mathématicien, Cédric Villani, qui donne du fil à retordre à Emmanuel Macron à quelques mois des municipales cruciales pour la République En Marche qui peine encore à s’implanter dans la France profonde.

La situation est d’autant plus chaotique pour LREM que le candidat du parti, Benjamin Griveaux, n’arrive toujours pas à convaincre les parisiens. En effet, les récents sondages le laissent loin derrière Anne Hidalgo, actuelle maire de Paris et Rachida Dati, l’élue de droite. Griveaux occupe la troisième place et est talonné de près par David Belliard et Cédric Villani.

Le cas de Villani est particulier. Le mathématicien qui, jusqu’ici faisait partie de la majorité, a agi comme dissident osant se présenter face à un candidat officiellement investi par son propre parti. En le laissant faire, LaREM voulait transmettre une image de parti démocrate. Sauf que plus le temps passe, plus Villani devient une équation difficile à résoudre pour Emmanuel Macron.

Désormais, il est devenu la bête à abattre d’autant plus que son ralliement à Benjamin Griveaux est la seule hypothèse envisageable par LaRem pour éviter une cuisante défaite. Conscient du poids de Villani pour renverser la tendance, Emmanuel Macron a lui-même décidé d’intervenir en recevant le mathématicien à l’Elysée ce dimanche.

Dans la presse, l’échange entre Villani et le président de la République a fuité. En effet, le journaliste Guillaume Daret dit s’être entretenu avec l’entourage de Macron qui lui a confirmé que le président a bien demandé à Villani de se rapprocher de Griveaux. Un rapprochement que le mathématicien refuse catégoriquement. « Entre l’appartenance à un appareil politique et l’engagement de la ville qui m’a fait, je choisis de rester fidèle aux Parisiennes et aux Parisiens en maintenant ma candidature librement », a répondu Villani.

Une réponse qui irrite le camp présidentiel qui exige désormais qu’il soit exclu d’En Marche. Stanislas Guerini réclame sa tête, tandis que Bruno Le Maire regrette son refus de se rapprocher de Griveaux. « Je regrette cette décision parce qu’il nous affaiblit tous », a déploré le ministre de l’Economie. « Cédric Villani a lui-même acté d’une rupture avec le président de la République hier soir », a fait savoir Griveaux face à Jean-Jacques Bourdin.

Le coup est d’autant plus dur pour LaREM que Villani vient d’obtenir le soutien de l’écologiste Isabelle Saporta qui pourrait le rapprocher du candidat écologiste David Belliard. Pendant ce temps, l’effondrement d’En Marche est presque inévitable. Devancé par Hidalgo et Dati et rejeté par Villani, le candidat de LaRem voit rouge.

Villani s’était érigé en dissident d’En Marche quand il a annoncé sa candidature en septembre 2019. Désormais, il est incontestablement le bourreau d’un parti qui peine à convaincre et qui joue gros à seulement deux ans d’une présidentielle cruciale pour Emmanuel Macron.