« Complicité de violence avec les casseurs »: voici la plainte d’un Gilet Jaune contre Castaner

Moins d’une semaine après une interview accordée au site Brut et dans laquelle Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, accusait les manifestants de complicité avec les casseurs, une plainte est déposée contre le ministre d’Emmanuel Macron.

En effet, ce jeudi 17 janvier, un Gilet Jaune habitant Auxerre a fait parvenir à la rédaction de notre média www.lecourrier-du-soir.com sa lettre adressée au Procureur de Dijon. Le Gilet Jaune, du nom de Julien Alles, estime que les propos tenus par le ministre de l’Intérieur « sont une menace et une intimidation à sa personne ».

« Je tiens à rappeler que la complicité de manifestation violente n’existe pas et ne peut exister dans notre droit et monsieur Castaner le sait. Ceci semble être donc constitutif d’une infraction au titre de l’article 431-1 du code pénal », écrit-il.

Voici la lettre intégrale adressée au Procureur de Dijon

« Monsieur le Procureur,

Je vous adresse cette présente lettre pour déposer une plainte vis à vis de monsieur Christophe Castaner, actuellement ministre de l’intérieur, qui, lors d’une interview donnée au site BRUT le 11 janvier, mettait en garde « ceux qui appellent aux manifestations savent u’il y aura de la violence » et que « ceux qui viennent manifester dans des villes où il y a de la casse d’annoncée, savent qu’ils seront complices de ces manifestations-là. »

Les propos du ministre de l’intérieur sont une menace et une intimidation sur ma personne, dont l’objectif était clairement de me dissuader de participer au manifestations dites « des gilets jaunes ». Je tiens à rappeler que la la « complicité de manifestation violente » ou de « violence en manifestation » n’existe pas et ne peut exister dans notre droit et monsieur Castaner le sait. Ceci semble être donc constitutif d’une infraction au titre de l’article 431-1 du code pénal.

Je rappelle aussi que le fait d’entraver d’une manière concertée et à l’aide de menaces la liberté de manifestation est puni d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende.

Je vous demande donc, Monsieur le Procureur, de prendre en considération et d’enregistrer cette plainte dès réception de la présente lettre.

En vous remerciant par avance pour votre diligence, je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sincères salutations.

Julien Alles »