COP22 : au Maroc, des manifestants en colère ont brûlé le drapeau israélien

Le drapeau israélien a été brûlé cette semaine au Maroc lors du COP22, rencontre organisée par les Nations-Unies sur le climat et qui se déroule cette année à Marrakech. Les manifestants ont dénoncé une tentative du Maroc de normaliser les relations avec Israël

Des centaines de personnes ont manifesté dans la capitale du Maroc ce mercredi pour protester contre le drapeau israélien accroché à côté de nombreux autres drapeaux internationaux lors de l’événement COP22 sur le climat qui se tient à Marrakech. De source proche,  les manifestations ont eu lieu à Rabat devant le Parlement marocain.

Pour certains manifestants, le drapeau israélien au Maroc serait une reconnaissance du Maroc de l’Etat d’Israël. « Le drapeau israélien au COP22 veut dire que le Maroc a symboliquement reconnu l’Etat d’Israël. C’est inacceptable », dénonce un des manifestants qui s’est confié à l’agence AFP.

« Mort à l’Amérique, mort à Israël »

Dans la foule, l’on pouvait entendre les manifestants scander : « Mort à l’Amérique, mort à Israël ». Certains brûlaient le drapeau israéliens, tandis que d’autres portaient des pancartes anti-Israël. Selon le journal Ynetnews, plusieurs associations pro-palestiniennes ont pris part aux manifestations. Elles ont appelé les autorités à s’expliquer sur la présence de ce drapeau.

Ce mardi, le ministre marocain des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar a répondu aux manifestants, soulignant que « les rencontres des Nations-Unies qui se déroulent dans le monde accueillent tout le monde » et que la lutte contre le changement climatique « demande l’implication de tous les gouvernements ».

« En 2013, un film sur les juifs israéliens avait fait polémique »

Le ministre a rappelé que le Maroc a aidé la Palestine à obtenir un statut d’observateur aux Nations-Unies en 2012 et a insisté sur le fait que « son pays est le premier à défendre la cause palestinienne ». Mezouar a dénoncé ce qu’il appelle « une exploitation politique » des négociations sur le climat qui se poursuivent jusqu’au 18 novembre.

Rappelons qu’en 2013, un film sur la baisse de la communauté juive au Maroc avait suscité un émoi dans le pays. Quelque 200 personnes avaient manifesté contre la diffusion de ce film au festival cinématographique de Tanger. Les manifestants avaient dénoncé une tentative « de normaliser les relations avec Israël ».

« Nous considérons ceci comme un crime »

Ces vagues de manifestations arrivent au moment où le Maroc et Israël tentent de normaliser leurs relations, avec la présence d’une délégation de journalistes marocains arrivés ce week-end en Israël. Ils ont été reçus par le ministère israélien des Affaires étrangères, malgré les menaces reçues au Maroc.

La visite des sept journalistes marocains a été dénoncée par le Hamas qui parle de « crime ». « Nous considérons ceci comme un crime contre notre peuple et une insulte aux sentiments des Arabes et des Musulmans et des sympathisants de la cause palestinienne et un encouragement à l’entité israélienne dans ces crimes et violations », a déclaré Fawzi Barhoum porte-parole du Hamas.

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Cheikh Tidiane DIENG est fondateur et rédacteur en chef du site www.lecourrier-du-soir.com. Diplômé en Médias Internationaux à Paris, en Langues et Marché des Médias Européens à Dijon et en Langues étrangères (anglais et espagnol) au Sénégal, ce passionné de journalisme intervient dans des domaines aussi divers que la politique internationale, l’économie, le sport, la culture entre autres. Il est aussi auteur du livre : "Covid-19 ; le monde d'après sera une dictature". Contact : cheikhdieng05@gmail.com