Corruption en Afrique : le milliardaire Bolloré reconnaît avoir payé 370 000 euros pour faire élire le président du Togo

Le milliardaire français, Vincent Bolloré, plaide coupable dans une grave affaire de corruption en Afrique. Son groupe avait payé 370 000 euros de dépenses de communication à Faure Gnassingbé, président du Togo. Le but était de l’aider à remporter la présidentielle pour accorder des contrats et avantages fiscaux au milliardaire français

La FrançAfrique à nouveau sur la sellette. Le milliardaire français, Vincent Bolloré, plaide coupable dans une affaire de corruption. C’est l’information que Lecourrier-du-soir.com vient d’obtenir de plusieurs médias français dont Le Monde et le Nouvel Obs ce vendredi 26 février.

Le Nouvel Obs nous en dit plus sur cette affaire. En effet, d’après le média français, le milliardaire et son groupe ont reconnu avoir payé 370 000 euros de dépenses de communication au président togolais, Faure Gnassingbé, pour obtenir en contrepartie des contrats et avantages fiscaux sur le port de Lomé.

A en croire le journal Le Monde, le président togolais n’a pas été le seul à avoir bénéficié des largesses du milliardaire français dont une grande partie de sa fortune estimée à 5,7 milliards d’euros provient d’Afrique. En Guinée aussi, Bolloré avait réussi à nouer des relations très étroites avec le dictateur Alpha Condé qui dirige le pays en mains de fer.

Quoi qu’il en soit, dans l’affaire togolaise, les faits remontent en 2018, date à laquelle Vincent Bolloré avait été mis en examen pour « corruption active d’agent public étranger », « complicité de faux et d’usage de faux » et « complicité d’abus de confiance ». Le milliardaire, selon le journal Le Monde, était accusé d’avoir accordé des montants faramineux au président togolais lors de sa campagne présidentielle entre 2009 et 2010.

Et les accusations tiennent car une fois élu à la tête du pays, Faure Gnassingbé accorde des privilèges au groupe Bolloré au détriment des concurrents qui ont tous été éliminés. Le Monde note : « concomitamment aux conseils apportés par Havas entre fin 2009 et début 2010 au président en campagne, les durées des concessions étaient prolongées de dix à trente-cinq ans et, conformément aux demandes du groupe, un troisième quai était construit sur le port.

Le Monde poursuit : « puis, alors que de nouveaux avantages fiscaux étaient accordés à la société française, Vincent Bolloré lui-même décidait de l’embauche du demi-frère du président Togolais au sein de son groupe pour un salaire de 8 500 euros par mois. Un montant supérieur au profit réalisé par la filiale togolaise d’Havas où il avait été placé. »