Coup de théâtre : un député LREM arrêté et mis en examen pour trafic de drogue

Un député suppléant de la République En Marche a été arrêté en août dernier dans une affaire de trafic international de drogue. L’affaire, jusqu’ici tenue secrète, a été révélée ces dernières heures

Cinq mois après l’affaire Laabid, du nom du député LREM, Moustapha Laabid, qui avait pris 3 ans d’inéligibilité pour détournement de deniers publics, un autre scandale secoue le parti du président Macron. Cette fois-ci, les faits se déroulent à Reims et le protagoniste n’est autre que Moussa Ouarouss, chef d’entreprise âgé d’une trentaine d’années.

Originaire du Maroc, Moussa Ouarouss a été ancien militant du PS avant de devenir suppléant d’une députée LREM à Trappes, dans les Yvelines. Selon L’Union, média basé à Reims, les faits remontent au 21 août dernier lorsqu’un coup de filet mené par les gendarmes de la Section de Recherche (SR), dans un lieu de stockage de l’agglomération Rémoise, a permis de mettre la main sur 60 kilos de cannabis.

Dans cette opération, 6 personnes avaient été arrêtées dont Moussa Ouarouss. Tous ont été déférés devant la Juridiction Interrégionale Spécialisée de Lille (JIRS) où ils ont été mis en examen pour « importation, transport, détention, et cession de stupéfiants en bande organisée ».

« Ouarouss nie catégoriquement les accusations qui pèsent sur lui »

Toujours selon l’Union, les soupçons portent sur un trafic international de stupéfiants entre le Maroc et la France via Reims. Mais, n’empêche, Moussa Ouarouss sera remis en liberté malgré la position du juge qui affirme détenir des indices suffisamment « graves et concordantes » contre le député suppléant LREM.

Interrogé par l’Union, Ouarouss reconnaît son arrestation, mais rejette les accusations qui pèsent sur lui. « Je ne sais pas combien ils sont à avoir été arrêtés. La plupart, je ne les connais pas, sauf deux. Eux, je les ais à Droit de Cité (l’association qu’il préside, chargée de l’insertion des jeunes vers l’emploi), et c’est pour cela que j’ai été entendu », a-t-il expliqué.

« Il n’y a aucun élément contre moi »

Interrogé par Le Parisien sur cette même affaire dans laquelle son nom a été cité, voici sa réponse : « il y a encore trois mois, je menais une vie normale et maintenant, je suis assailli par une histoire dans laquelle il n’y a aucun élément contre moi ».

Expulsé du Parti Socialiste en 2014, Moussa Ouarouss s’est ensuite rapproché de LREM. En 2016 et 2017, il participe à plusieurs meetings d’Emmanuel Macron tel que le confirment les photos qu’il a prises avec le président de la République en pleine campagne électorale. Ouarouss a été responsable des Jeunes Avec Macron et aussi assuré la sécurité de Macron en partenariat avec Alexandre Benalla.

« Benalla nie avoir connu Ouarouss »

En raison de la situation très complexe dans laquelle se trouve Ouarouss, Alexandre Benalla, dont le projet est d’être élu maire lors des prochaines élections municipales, a démenti tout lien avec cet homme. « Il m’a peut-être croisé, mais j’ai croisé des centaines de personnes », a insisté l’ex collaborateur de Macron qui avait défrayé la chronique en 2018.

Lecourrier-du-soir.com suit cette affaire de près et y reviendra lorsque des éléments d’enquête confirmeront ou infirmeront l’implication de Moussa Ouarouss dans ce grave scandale qui risque une nouvelle fois de porter un coup dur à la République En Marche qui n’a cessé de prôner l’exemplarité.