Coup de tonnerre au Chili : la justice ordonne que les contrats signés avec Pfizer et AstraZeneca soient rendus publics

La justice chilienne a ordonné en mai dernier que les informations sur les contrats signés avec les labos durant la pandémie soient rendues publiques 

Une information complètement passée sous silence.

En pleine pandémie, Big Pharma semble devenir subitement la cible de toutes les organisations de lutte contre la corruption qui n’ont cessé de dénoncer l’opacité autour des contrats de vaccins signés entre les plus grands laboratoires du monde et des Etats souverains. Ainsi, après l’Uruguay et l’Espagne qui ont récemment exigé que ces contrats soient mis à la disposition du peuple, c’est au tour du Chili de procéder de la sorte.

C’est en tout cas ce qu’a appris Lecourrier-du-soir.com ces dernières heures. En effet, d’après plusieurs sources fiables dont BioBioChile.cl, la troisième salle de la Cour d’Appel chilienne a rejeté le recours déposé par les labos pour protester contre une demande du CPLT (Conseil Pour La Transparence), organisme de lutte contre la corruption au Chili. Cet organisme avait exigé que les informations concernant les contrats soient rendues publiques.

L’information a été confirmée en mai dernier par le média DiarioConstitucional.cl, spécialisé en droit. Mais, c’est à travers un communiqué rendu public ce 17 mai (lu par Lecourrier-du-soir.com) que l’organisation Conseil Pour La Transparence a apporté davantage d’informations sur une affaire que les médias ont complètement passée sous silence.

En effet, la justice a débouté les géants pharmaceutiques qui avaient déposé un recours pour protester contre la demande de publication des contrats signés avec l’Etat chilien. Pour la justice chilienne, ces laboratoires n’ont pas apporté des preuves convaincantes pouvant justifier que ces informations soient tenues secrètes.

Dans son travail d’investigation, Lecourrier-du-soir.com a appris que le bras de fer qui oppose le Conseil Pour La Transparence aux laboratoires date de 2021 lorsqu’AstraZeneca avait enclenché un recours pour que la justice n’autorise pas la publication des contrats signés avec l’Etat chilien.

C’est du moins ce que nous a appris le média chilien La Publica dans un article daté du 03 août 2021. Le média (La Publica) dit avoir sollicité l’intervention du Conseil Pour La Transparence pour que les informations sur l’achat des vaccins soient rendus publics au nom d’une loi chilienne qui autorise l’accès (du public, ndlr) aux documents publics même s’ils contiennent des données privées.

L’information sort en pleine tourmente en Espagne où tout récemment la justice, saisie par l’Association Liberum, a accordé à l’Etat un délai de 10 jours pour rendre publics tous les contrats signés avec les laboratoires (Pfizer et AstraZeneca) durant la pandémie à Coronavirus.

Mais, l’Espagne ne fut pas le seul pays à demander des comptes à son gouvernement. En Uruguay aussi, la justice avait exigé que tous les contrats signés avec Pfizer soient rendus publics et que les composantes chimiques du vaccin soient communiquées aux parents qui refusent de laisser leurs enfants se faire vacciner.

En Uruguay, le juge Alejandro Recarey qui avait défié les laboratoires n’a finalement pas obtenu gains de cause. D’ailleurs, il a récemment été convoqué par sa hiérarchie. Quant à l’Espagne, notre média est entré en contact avec l’Association Liberum afin d’obtenir des informations sur le délai de 10 jours accordé au gouvernement et qui a déjà expiré.