Crise financière : l’Etat débloque 7 milliards pour sauver Air France mais laisse mourir les hôpitaux

L’aide colossal estimée à 7 milliards d’euros allouée à Air France fait grincer des dents en France au moment où les hôpitaux sont en train de crouler sous le poids de la dette

« Too big to fail » (Trop gros pour faire faillite), auraient dit les Américains. En tout cas, dans cette crise financière qui plonge la France non seulement dans la récession, mais dans une situation économique sans précédent que le pays n’a probablement jamais depuis plusieurs décennies, l’Etat a identifié les priorités et a préféré accorder une importance primordiale aux entreprises multinationales au détriment des hôpitaux.

En effet, la décision de l’Etat français de débloquer 7 milliards d’euros pour sauver la compagnie Air France fait grincer des dents. L’annonce a été faite par le ministre des Finances, Bruno Le Maire, qui, ce vendredi dans une interview accordée à TF1, parlait d’un « soutien historique ».

« Il faut soutenir Air France. Nous allons apporter, à la demande du président de la République et du Premier ministre, un soutien historique à Air France : 7 milliards d’euros pour sauver notre compagnie nationale et sauver les 350 000 emplois directs et indirects. Ce sera précisément 4 milliards d’euros de prêt garanti par l’Etat, apporté par les banques et 3 milliards d’euros de prêt direct par l’Etat. Nous sommes derrière Air France, derrière les salariés d’Air France pour garantir notre indépendance et sauver des emplois », a-t-il déclaré.

Sur la nationalisation d’Air France évoquée dès le début de la crise, Bruno Le Maire répond qu’elle n’est pas à l’ordre du jour. Le ministre de l’Economie et des Finances a aussi révélé, dans l’interview accordée à TF1, que l’Etat s’apprête à accorder un prêt de 5 milliards d’euros à Renault.

« Une aide faramineuse qui ne passe pas »

L’aide colossale apportée à Air France par l’Etat n’est pas passée inaperçue, notamment en période de crise sanitaire où les hôpitaux sont au bord de la faillite financière. Ce détail a suscité une réaction de plusieurs internautes qui n’ont pas hésité à faire part de leur indignation. « Ça va Bruno Le Maire ? 7 milliards pour Air France, 5 milliards pour Renault. Et on vient nous dire après qu’il n’y a pas d’argent magique pour l’hôpital ou l’école ou la SNCF ? Je suis dans une colère… », s’énerve un internaute.

D’autres se posent la question de savoir d’où Emmanuel Macron sort cet argent. C’est le cas de Claude Doussiet, ingénieur et élu local. « Après Air France, il faudra aider aussi Renault… Mais d’où Emmanuel Macron va-t-il sortir cet argent qu’on n’a pas ? L’Allemagne va-t-elle aider WW ? Italie va-t-elle aider Fiat ? Pour moi, c’est fini, je ne n’achèterai plus de voitures Renault croqueuse des impôts ! », s’insurge-t-il.