Décret anti-réfugié : en guerre contre Trump, l’Iran menace d’abandonner le dollar américain

Pour protester contre le décret anti-réfugié de Donald Trump, l’Iran projette d’abandonner l’usage du dollar dans ses échanges commerciaux. La mesure pourrait entrer en vigueur très prochainement

La colère de l’Iran suite au décret de Donald Trump ne faiblit. Quelques jours après avoir annoncé des représailles diplomatiques contre la décision de l’administration Trump, la République Islamique d’Iran projette de franchir un nouveau palier dans le bras de fer qui l’oppose à Washington. Cette fois-ci, c’est sur le terrain économique que la confrontation aura lieu.

D’après la chaîne de télévision iranienne, Presse TV, qui cite des médias locaux iraniens, la République Islamique d’Iran projette de tourner le dos au dollar américain. Press TV cite Valiollah Seif, Gouverneur de la Banque Centrale Iranienne, qui affirme que son pays remplacera le dollar par une nouvelle devise étrangère ou recourir à d’autres devises dans ses échanges internationaux.

« La mesure pourrait entrer en vigueur dès le 21 Mars 2017 »

Toujours selon Press TV qui cite le Gouverneur de la Banque Centrale Iranienne, la mesure pourrait entrer en vigueur dès le 21 Mars 2017. La décision du gouvernement iranien de tourner le dos au dollar est en effet un signe de protestation de la République Islamique au décret signé par Trump ce vendredi 27 janvier interdisant les réfugiés iraniens d’entrer aux Etats-Unis.

La décision avait immédiatement suscité la réaction des autorités iraniennes. Dans un discours tenu ce samedi 28 janvier, Hassan Rohani, président iranien, avait déclaré : « aujourd’hui, ce n’est plus l’heure de construire des murs entre les nations. Ont-ils oublié que le mur de Berlin a été démoli il y a plusieurs années ? ».

Dans un communiqué publié ce 29 janvier, le Ministère Iranien des Affaires étrangères avait parlé d’une « insulte faite au monde musulman », avant d’ajouter que son pays n’excluait pas l’hypothèse de représailles. « Le gouvernement iranien prendra des mesures réciproques pour sauvegarder les droits des citoyens jusqu’au retrait de ces restrictions offensantes du gouvernement des Etats-Unis contre l’Iran ».

« 41 600 rials s’échangeait contre un dollar américain »

Rappelons que l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche n’a pas été une bonne nouvelle pour l’Iran. Après la victoire de Trump, le rial iranien avait en effet fortement chuté face au dollar. Le 27 décembre, il avait atteint son plus bas niveau jamais enregistré. 41 600 rials s’échangeaient contre un dollar américain.

Il est important de souligner que l’Iran tire ses revenus de pétrole en dollars et pour de nombreux spécialistes, échanger 41 milliards de dollars dans d’autres devises peut entraîner des risques incommensurables. L’Iran a signé des accords avec la Russie, la Turquie, l’Azerbaïdjan et l’Irak afin de pouvoir utiliser leurs devises nationales dans ses échanges commerciaux.