Dmitry Peskov, porte-parole du Kremlin : « la Russie est en train d’être diabolisée »

Le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov, interrogé par la CNN ce dimanche 13 mars 2017 regrette que les relations entre les Etats-Unis et la Russie soient en berne. Il estime que la Russie est en train d’être diabolisée

Invité sur le plateau de GPS, une émission animée par Fareed Zakaria et diffusée par CNN, Dmitry Peskov, porte-parole du Kremlin n’a pas apprécié les récentes accusations menées par les services de renseignement américains contre la Russie depuis l’élection de Trump. Il estime qu’il y a une diabolisation de la Russie par les Etats-Unis.

Sur la question de savoir s’il y a eu des communications entre l’administration Trump et le gouvernement russe comme le laissent entendre les services de renseignement, Dmitry Peskov répond : « la réponse est très simple. Non. Le fait que la Russie soit en train d’être diabolisée nous est très étrange. Et cela nous préoccupe ».

« Interférer et influencer vos élections, c’est juste impossible »

Le porte-parole va plus loin, estimant que l’Amérique « se fait humilier » en tant que grande puissance économique et politique en admettant qu’un pays étranger est intervenu dans ses élections. « L’Amérique est un grand pays, le pays numéro 1, le plus puissant au monde, doté d’une tradition politique très stable et vous dites qu’un pays peut facilement interférer et influencer vos élections, c’est juste impossible ».

Le porte-parole du Kremlin assure que la Russie n’admettra pas qu’une puissance étrangère interfère dans ses affaires internes et souligne que cette attitude est réciproque. « Nous ne laisserons personne fourrer son nez dans nos affaires internes, mais c’est une attitude réciproque envers les autres pays », précise-t-il.

« Nous n’avons vu aucune preuve »

Sur la question des accusations des services de renseignement américains que la Russie s’est immiscée dans les élections américaines, Dmitry Peskov rétorque : « nous n’avons vu aucune preuve. Ce que nous avons vu est un rapport public des agences spéciales américaines et je dirai humblement que ce rapport n’est d’une grande qualité pour qu’on lui accorde une crédibilité ».

Sur la rencontre entre des membres de l’administration Trump dont Jeff Sessions et Sergey Kislyak, ambassadeur russe aux Etats-Unis, il dira : « il parlait de relations bilatérales. Il parlait de ce qui se passait aux Etats-Unis pour que nous puissions mieux comprendre les choses depuis Moscow. C’est ce que fait chaque ambassadeur de la Russie à l’étranger et chaque ambassadeur des Etats-Unis à l’étranger, y compris à Moscou ».

« Nous aimerions que les contacts soient plus fréquents »

Dans son interview, Peskov souligne que dans l’entourage d’Hillary Clinton aussi, il y a eu des rencontres de ce genre. Mais, il a tenu à préciser qu’aucune rencontre n’a porté sur les élections américaines. « En aucun cas, ces rencontres ne devraient être considérées comme une ingérence dans le processus électoral des Etats-Unis », précise-t-il.

Le porte-parole du kremlin dit regretter que les relations diplomatiques entre Moscou et Washington soient en berne. « Nous aimerions que les contacts soient plus fréquents, plus approfondis afin de s’asseoir autour d’une table et discuter. (…) Nous perdons du pouvoir en nous rejetant constamment la faute », regrette-t-il.