Dupont-Moretti mis en examen : osons le dire : le ministre de la Justice de Macron est politiquement mort

Une mise en examen qui risque de briser l’élan d’Emmanuel Macron à quelques mois d’une présidentielle cruciale pour le pays. En effet, il y a deux semaines, Eric Dupont-Moretti, ministre français de la Justice, a fait l’objet d’une perquisition dans les locaux du ministère de la Justice. L’opération aura duré 15 heures.

A l’issue de celle-ci, il a été révélé dans la presse que le Garde des Sceaux a été convoqué devant les juges ce 16 juillet dans une enquête le visant pour « conflits d’intérêts ». Ce vendredi, le très célèbre avocat français, nommé ministre par Emmanuel Macron, a donc été mis en examen par la Cour de Justice de République.

L’affaire, devenue un véritable scandale d’Etat, a eu un retentissement médiatique spectaculaire ce 16 jeudi. D’après le journal Le Monde, Dupont-Moretti « est soupçonné d’avoir profité de son poste de garde des sceaux pour régler des comptes dans des dossiers dans lesquels il avait été impliqué en tant qu’avocat, en ordonnant des enquêtes administratives portant sur plusieurs magistrats. » Sur les réseaux sociaux, les réactions ont été nombreuses et pour beaucoup, le maintien de Eric Dupont-Moretti est moralement inacceptable.

Il faut dire que cette situation est un coup dur pour Emmanuel Macron, lui qui, le 6 juillet dernier, avait cueilli les Français à froid en choisissant, contre toute attente, le très célèbre avocat parisien pour succéder à Nicole Belloubet. Et le coup est d’autant plus dur que Macron disait ceci en 2017 : « dans le principe, un ministre doit quitter le gouvernement lorsqu’il est mis en examen ».

Au moment où il prononçait ses phrases, le plus jeune président de la Vème République ignorait certainement qu’un jour il serait rattrapé par ses propos. Trois ans plus tard, le voilà dans une situation extrêmement gênante où il doit choisir entre l’éthique de se débarrasser d’un ministre trainé en justice et la nécessité d’éviter à tout prix une fracture du gouvernement à un moment crucial de son quinquennat.

Que les choses soient claires. Lecourrier-du-soir.com ne cherche en aucun cas à se joindre à ces mercenaires de la plume grassement payés pour détruire la carrière d’un ministre en pleine fonction. Le travail d’un journaliste reposant sur l’éthique et la déontologie, notre média se gardera d’apporter un quelconque soutien à ces personnages tapis dans l’ombre qui délectent à l’idée de voir Dupont-Moretti limogé de la plus vile des manières.

Cependant, force est de constater que le Garde des Sceaux d’Emmanuel Macron, compte tenu de la situation dans laquelle il se trouve actuellement, n’est plus apte à assurer la sauvegarde d’une justice qui le poursuit pour avoir profité de son statut pour terrasser ses adversaires sur des dossiers extrêmement sensibles.

Rappelons qu’avant d’être nommé à la tête de la France, Emmanuel Macron avait promis de faire de la transparence de la vie publique son cheval de bataille afin de rétablir la confiance entre gouvernants et gouvernés. D’ailleurs, l’une des premières victimes de cette promesse électorale a été François Bayrou qui a dû démissionner de son poste suite à une enquête sur le financement de son parti, MoDem.

Eric Dupont-Moretti ne devrait pas non plus déroger à la règle. Car, quand un Garde des Sceaux est visé par une enquête d’une Justice dont il est le Garant, la confiance avec les citoyens est presque totalement rompue. En conséquence, le maintenir à son poste pour sauver une échéance électorale imminente, aussi importante soit-elle, est une forfaiture.