Empoisonnement au Chlordécone en Martinique et en Guadeloupe : l’ex ministre, Louis Mermaz, entendu par les juges

L’ex ministre français de l’Agriculture, Louis Mermaz, a été entendu en juillet 2021 par les juges dans l’affaire dit du Chlordécone, d’après France TV Info

L’affaire dit du « Chlordécone » n’en finit pas d’alimenter la chronique en France. C’est du moins ce que l’on peut dire à la suite de la révélation exclusive faite ce 01 février par le média France TV Info. En effet, d’après une information obtenue par ce média, Louis Mermaz, ancien ministre de l’Agriculture (en 1982), a été auditionné par les juges en juillet 2021.

« L’ancien ministre de l’Agriculture Louis Mermaz a été auditionné le 22 juillet 2021 à la demande des juges d’instruction du pôle santé du tribunal judiciaire de Paris, a appris mardi 1er février franceinfo de source proche du dossier. Il a été entendu dans le cadre de l’enquête sur l’empoisonnement au chlordécone dans les Antilles françaises », note la source.

Sur cette affaire, France TV Info fournit plus de détails. « Au printemps 1992, Louis Mermaz avait signé en tant que ministre une dérogation autorisant la poursuite de l’emploi du chlordécone en Guadeloupe et en Martinique, malgré son interdiction légale en février 1990. Il était alors ministre de l’Agriculture du gouvernement d’Edith Cresson, puis de Pierre Bérégovoy, sous la présidence de François Mitterrand », renseigne le média.

Pour rappel, le Chlordécone est un pesticide commercialisé par l’Etat français entre 1972 et 1993 et qui a empoisonné les populations martiniquaises et guadeloupéennes durant 20 ans. Les conséquences de la commercialisation de ce pesticide ont été dévastatrices, comme l’explique le média MrMondialisation.org : 95% des Martiniquais et 92% des Guadeloupéens ont été empoisonnés, provoquant un taux très élevé du cancer de la prostate chez cette population.

« Une plainte de l’UGTG vise l’Etat français »

Depuis, l’affaire suscite un vif intérêt dans les Antilles françaises où des plaintes ont récemment été déposées contre de hauts responsables politiques français. D’ailleurs, en juin dernier, une plainte déposée par l’Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe (UGTG) exigeait de l’Etat français qu’il assume sa responsabilité dans l’affaire.

Ainsi, dans un communiqué publié sur le site officiel de l’UGTG et intégralement lu par Lecourrier-du-soir.com, on pouvait lire : “Madame BUZYN, ancienne ministre de la santé, Monsieur GUILLAUME, ministre de l’agriculture, Monsieur SALOMON, Directeur général de la santé, et Monsieur FERREIRA, Directeur général de l’alimentation ont menti, sous serment, devant la Commission d’enquête parlementaire pour tenter de disculper l’Etat.”

Le communiqué poursuit : “aussi, une plainte a été déposée contre Mme BUZYN et M GUILLAUME devant la Cour de justice de la République pour faux témoignage dans le cadre d’une commission d’enquête parlementaire. Une troisième plainte a été déposée contre Messieurs SALOMON et FERREIRA devant le procureur de la République de Paris pour faux témoignage dans le cadre d’une commission d’enquête parlementaire.”