En visite à Washington, Netanyahou reçoit l’ordre de ne pas prononcer le mot « Etat Palestinien »

A deux jours d’une visite historique de Benjamin Netanyahou à la Maison Blanche, la diplomatie israélienne affûte son discours pour éviter toute erreur qui pourrait s’avérer catastrophique. Le premier ministre israélien a ainsi reçu l’ordre de ne pas utiliser l’expression « Etat Palestinien »

A quelques heures de la visite de Benjamin Netanyahou à Washington, les médias révèlent déjà les sujets à aborder et ceux qui doivent impérativement être évités. A quelques heures d’une visite d’une importance capitale pour le gouvernement israélien, les révélations vont bon train.

Ce dimanche 12 février, c’est Washington Post qui révèle un détail non moins important. D’après le journal américain, le premier ministre israélien qui devra rencontrer Donald Trump ce mercredi à la Maison Blanche a reçu l’ordre de ne pas prononcer le groupe de mots « Etat Islamique ».

« La terre tremblera »

Washington Post se veut plus précis et affirme que l’ordre provient de Naftali Bennett, ministre israélien de l’éducation. « Ils (les deux mots) ne doivent pas être prononcés », prévient Naftali Bennett, ajoutant que si les deux côtés prononcent l’expression Etat Palestinien, « la terre tremblera ».

D’après Washington Post, cette même consigne a été donnée à Netanyahou par des membres du parti Likoud. C’est notamment le cas de Yisrael Katz, ministre israélien des renseignements. « Quiconque parle d’Etat palestinien aujourd’hui ne vit pas au monde réel. Il y a un consensus général sur le fait qu’il est hors de question d’y arriver », a soutenu Yisrael Katz dans une émission radio.

Yisrael se dit en désaccord avec Naftali Bennett d’avoir attendu la veille de la visite officielle de Benjamin Netanyahou à la Maison Blanche pour le prévenir. Toutefois, dans le parti Likoud, le consensus est général. Le premier ministre devrait plus se focaliser sur la question de l’Iran lors de sa rencontre avec le nouveau président américain.

« La plus grande menace à Israël, c’est l’Iran, l’Iran et l’Iran »

Dans le gouvernement de Netanyahou, aborder la question de l’Iran est plus que vitale pour l’Etat d’Israël. « La plus grande menace à Israël, c’est l’Iran, l’Iran et l’Iran », a martelé Avigdor Lieberman, actuel ministre israélien de la défense. Ce lundi, c’est pourtant un autre son de cloche qui a retenti dans la presse israélienne.

D’après Jerusalem Post, Benjamin Netanyahou dira bien à Trump qu’il est favorable à un « Etat Palestinien ». Jerusalem Post confirme l’information de Washington Post concernant le refus de certains membres du Likoud de voir le premier ministre prononcer le mot « Etat Palestinien ». Toutefois, d’après le média israélien, Netanyahou se prononcera bien en faveur d’une solution pacifique qui donnera naissance à deux Etats.

« Il y aura des restrictions »

Netanyahou a d’ailleurs demandé à son gouvernement d’agir avec tact et de manière sage avec l’administration Trump. « Même après huit ans de relation complexe avec l’administration Obama, nous avons encore besoin d’agir sagement avec l’administration Trump. Même si c’est l’administration la plus confortable avec laquelle on travaillera, il y aura des restrictions », disait Netanyahou à ses ministre lors d’une rencontre ce week-end.

Dans la classe politique, c’est l’effervescence qui règne à seulement quelques heures d’une visite cruciale. Les avis restent très partagés sur la question de savoir si le premier ministre devra se prononcer en faveur d’une solution à deux Etats ou non. L’issue de la rencontre Trump-Netanyahou sera, sans doute, décisive.