Espagne : voici comment la Sénégalaise Maguette Mbengue a été égorgée devant ses enfants

Le meurtre barbare d’une sénégalaise âgée de 25 ans provoque une vive émotion en Espagne. Son mari, soupçonné d’avoir commis le crime, a été arrêté. Une tragédie qui en dit long sur les violences conjugales dont souffrent les femmes

Un fait divers qui plonge toute l’Espagne dans une immense tristesse. Maguette Mbengue, ressortissante sénégalaise âgée de 25 ans, a été égorgée devant ses deux enfants âgés de 2 et de 4 ans. Le mari suspecté d’avoir commis le crime avait immédiatement pris la fuite avant d’être arrêté par la police de Bilbao.

Pour l’heure, difficile de dire avec exactitude les raisons qui expliquent l’assassinat lâche et barbare de Maguette Mbengue. Mais, dans la presse espagnole, on explique que les relations du couple n’étaient plus au beau fixe depuis quelques mois. De source proche, Maguette Mbengue avait d’ailleurs déposé une plainte contre son mari pour violence conjugale.

D’après la police municipale de Bilbao, la jeune femme avait déménagé avec ses deux enfants, avant de revenir à son domicile situé au 25 rue Ollerias Altas, dans le quartier d’Atxuri. Et c’est là qu’elle a été tuée. Le pire dans cette tragédie est que le mari (toujours soupçonné des faits), en prenant la fuite, avait laissé deux enfants seuls avec le cadavre de leur mère pendant 24 heures.

« Le mari a pris la fuite »

Retour sur les faits. Les voisins du couple expliquent avoir entendu un échange de propos houleux entre Maguette Mbengue et son mari la veille de sa mort. Cependant, ils n’avaient jamais imaginé que cette dispute finirait dans un bain de sang. Le lendemain, c’est une voisine du couple qui alerte la police. Elle dit avoir trouvé, au niveau du palier, les deux enfants de Maguette inconsolables. Ils avaient l’air d’avoir très faim aussi.

En entrant dans l’appartement, elle retrouve le corps ensanglanté d’une jeune femme gisant au sol. Elle appelle les autorités. C’est là que sont venues la police de Bilbao et la police régionale basque, Ertzaintza. A côté du cadavre, il n’y avait que deux enfants. Pas de trace du mari qui, lui, avait pris la fuite.

« Ma patiente a été assassinée par son mari »

La police régionale a pu réaliser une autopsie. Maguette souffrait d’une profonde blessure au niveau du cou et plusieurs cicatrices au niveau du visage. Les policiers se sont immédiatement mis à rechercher le mari qui a finalement été arrêté dans la localité de Mutriku. Il a tenté de prendre la fuite en voulant sauter d’un balcon, mais en vain.

L’affaire secoue toute l’Espagne. Et ce mercredi, après les faits, c’est le médecin de Maguette Mbengue qui a réagi. « Ma patiente a été assassinée par son mari. Elle nous a demandé de l’aide. Tout était en cours, mais nous n’avions pas pu la protéger », explique le médecin sur twitter.

« Nous n’avons pas été efficaces »

Rongée par un sentiment d’impuissante, elle (le médecin) ajoute : « quand j’ai appris la nouvelle, j’ai pensé à elle et j’ai confirmé qu’il s’agissait bien d’elle. Nous n’avons pas été efficaces. Je ne peux pas oublier sa dernière consultation, elle pleurait de rage ». Le médecin n’est pas le seul à être plongé dans la consternation.

La juge en charge des violences faites aux femmes à Bilbao aussi. Cette dernière regrette avoir minimisé la demande de Maguette qui, le 6 décembre dernier, avait exigé que la justice la tienne à l’écart de son mari. La juge dit n’avoir pas pris la menace très au sérieux vu que Maguette avait finalement décidé de déménager.

« Maguette avait du mal à s’exprimer clairement en espagnol »

D’après El Correo, média espagnol basé à Bilbao, le mari de Maguette Mbengue, âgé de 38 ans, a été jugé le 12 janvier. Mais, le juge avait ordonné sa libération pour absence de preuves de ce dont il était accusé. Le média qui cite des sources proches du dossier ajoute aussi que la jeune femme (Maguette Mbengue) était pénalisée par son niveau très bas en espagnol qui ne lui a pas permis d’expliquer clairement sa situation.

A son arrivée à la police, Maguette était accompagnée par un homme qui officiait comme interprète. Cet homme n’était autre que le frère de son mari. Lui et un ami ont accompagné Maguette Mbengue au commissariat, mais le jour du jugement ils ont refusé catégoriquement de témoigner devant le juge, préférant régler l’affaire en famille.

Lecourrier-du-soir.com suit cette affaire de près et vous apportera plus d’informations dans les jours voire les semaines qui viennent.