Scandale : Boris Johnson verse 145 millions d’euros au président Kagamé pour déporter les demandeurs d’asile au Rwanda

Un deal estimé à 145 millions d’euros signé entre le Royaume-Uni et le régime de Paul Kagame pour déporter les demandeurs d’asile (présents sur le sol britannique) au Rwanda déclenche un tollé et plonge le gouvernement de Boris Johnson dans l’embarras

Le dérapage de trop? Alors qu’il est personnellement visé par une amende pour avoir violé le confinement en pleine crise sanitaire, Boris Johnson, actuel premier ministre britannique, fait encore parler de lui à travers une mesure qui suscite une vive indignation en Occident. En fait, il vient de signer un accord avec le gouvernement rwandais pour renvoyer les demandeurs d’asile vers ce pays d’Afrique.

C’est en tout cas l’information relayée par plusieurs sources fiables ce 14 avril. En effet, d’après The Guardian, la ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel, s’est rendue à Kigali mercredi dernier pour finaliser la signature de l’accord avec le gouvernement de Paul Kagame.

Le montant exact du deal reste toujours inconnu. Cependant, d’après le média anglais, il s’agirait d’un coût de 120 millions de livre sterling (145 millions d’euros). Le même chiffre a été confirmé par Simon Hart, homme politique gallois cité par le média anglais, Sky News. Si l’accord est appliqué, note la source, les demandeurs d’asile présents sur le sol britannique vont tout simplement être déportés au Rwanda.

La nouvelle a été confirmée par le gouvernement rwandais dans un twitte posté sur son compte officiel ce 14 avril. « Le gouvernement du Rwanda a signé un accord de partenariat avec le Royaume-Uni qui a décidé de s’attaquer aux causes de l’immigration à la racine », peut-on lire.

A peine annoncée dans la presse, la nouvelle fait déjà grincer des dents et suscite une vive indignation au sein des partis politiques de gauche et des organisations de défense des droits de l’homme. Ainsi, dans un twitte posté sur son compte officiel, Jeremy Corbyn, chef de file du parti travailliste, dénonce des « projets ségrégationnistes » et appelle à résilier cet accord dans les plus brefs délais.

Et il n’est pas le seul. Ce 14 avril, l’UNCHR, agence onusienne en charge des réfugiés, a fermement dénoncé cette mesure en appelant le gouvernement britannique à faire marche arrière.