Exclusif : depuis 20 ans, le Maroc achète secrètement des armes à Israël, 50 millions de dollars en 2013

Israël et le Maroc ont maintenu des relations dans la plus grande discrétion depuis plus de 20 ans

Et si la normalisation des relations diplomatiques entre Israël et le Maroc n’était qu’un coup de bluff pour amuser la galerie? En effet, trois mois après l’annonce de la « normalisation » des relations diplomatiques entre Tel Aviv et Rabat, les langues se délient et apparemment, tout n’était qu’une mise en scène car de source proche, les deux pays entretiennent depuis plusieurs décennies des relations très sécrètes.

C’est du moins la révélation faite Jonathan Hempel, spécialiste de l’armée israélienne qui a été cité par le média Middle East Monitor, lequel cite le média israélien Haaretz. En effet, d’après le spécialiste, dans les années 70, Israël a transporté des chars de combat vers le Maroc. L’expert ajoute que de 2002 à 2020, les autorités des deux pays se sont rencontrées à plusieurs reprises et dans le plus grand secret.

« Un logiciel israélien utilisé par le Maroc pour traquer les dissidents »

Toujours selon l’expert, les relations entre Rabat et Tel Aviv se sont principalement focalisées sur le renseignement mais aussi les ventes d’armes. Jonathan Hempel ajoute par ailleurs que l’Etat d’Israël a déjà fourni le Maroc en armes, en systèmes de communication et de surveillance. L’expert révélera dans l’entretien qu’il a accordé à Haaretz qu’en 2013, Israël avait fabriqué et vendu trois drones Heron à l’Air Force Marocaine pour un montant estimé à 50 millions de dollars.

Dans le domaine de la surveillance, Israël a fourni au Maroc ces dernières années des outils très sophistiqués pour traquer les dissidents anti-monarchie. Rappelons que sur la question liée à la surveillance, en juin dernier, Lecourrier-du-soir.com avait relayé un communiqué d’Amnesty International qui accusait l’Etat d’Israël d’avoir fourni au Maroc un logiciel connu sous le nom de « Pegasus » qui a servi à traquer plusieurs opposants dont le journaliste Omar Radi ou encore l’activiste Maati Monjib.

Le Maroc a-t-il suivi la stratégie sournoise du Bahreïn? En effet, en octobre dernier, Lecourrier-du-soir.com, en se basant sur une information du média d’investigation Axios, avait révélé que le Bahreïn, qui a récemment normalisé ses relations diplomatiques avec Israël vers la fin 2020, entretenait secrètement des relations avec l’Etat hébreux via une ambassade clandestine ouverte depuis 2009.