Le président des Philippines, Rodrigo Duterte, a annoncé le retrait de son pays de la CPI (Cour Pénale Internationale), créée en 2002 et mise en place par le Traité de Rome ratifié par 123 pays. La décision intervient au moment où le tribunal international pointe du doigt la politique violente du président Duterte dans sa lutte contre le trafic de drogue dans le pays
Rodrigo Duterte est-il allé trop loin ? Le président des Philippines a annoncé ce mercredi que son pays s’est retiré du Traité de Rome qui a donné naissance à la Cour Pénale Internationale (CPI). L’annonce de cette décision a été faite par le président des Philippines dans un communiqué.
Dans le communiqué, il écrit : « en ma qualité de président des Philippines, je déclare que les Philippes se retirent de la ratification du Traité de Rome, avec effet immédiat ». Le très controversé président des Philippines qui mène une guerre sans merci contre le trafic de drogue dans son pays dit refuser l’étiquette de violateur des droits de l’homme que lui a collée la Cour Pénale Internationale.
« Les détracteurs de Duterte se frottent les mains »
Pour le président des Philippines, la violence policière contre les trafiquants de drogue est justifiée. « Les méthodes d’autodéfense employées par les policiers quand leurs vies sont mises en danger par la résistance violente des suspects est justifiée, ce qui élimine l’idée qu’ils sont criminels », explique-t-il.
La décision inattendue de Duterte a suscité une vague de réactions dans la classe politique. Pour l’opposition, cette décision ne le sauvera pas d’un éventuel mandat d’arrêt de la CPI. « Le président Duterte ne s’en sortira pas en retirant les Philippines du Traité de Rome », a fait savoir Antonio Tinio député philippin.
« Les Etats africains très en colère contre la CPI »
Il ajoute : « qu’il le veuille ou pas, il sera tenu responsable. Le retrait des Philippines du Traité de Rome par le président Duterte a pour but d’aider ce dernier à fuir ses responsabilités dans des crimes commis par les officiers présents et mêmes futures contre le peuple et contre l’humanité ».
Rappelons que Duterte n’est pas le seul dirigeant politique à s’en prendre à la Cour Pénale Internationale. En février 2017, les chefs d’Etat africains avaient menacé de quitter en masse le tribunal international, l’accusant de cibler les dirigeants politiques africains et de mettre en cause la souveraineté de leurs pays.