Frais de repas à 15 000 euros, nuits d’hôtels à 2 350 euros : 3 ans d’inéligibilité contre un député LREM

Le tribunal correctionnel de Rennes a requis 6 mois de prison avec sursis et 3 ans d’inéligibilité contre Mustapha Laabid, député LREM pour la circonscription d’Ile-de-Vilaine, accusé d’avoir détourné des fonds publics destinés à son association

La sentence est finalement tombée et le député LREM poursuivi pour corruption a été fixé sur son sort. En juin dernier, le nom de Mustapha Laabid avait le tour des réseaux sociaux. En effet, ce député LREM était poursuivi pour détournement de fonds de l’association d’aide à l’insertion Collectif Intermède dont il a été président depuis 2017.

D’après 20 minutes, le député avait détourné 21 930,54 euros. Pendant tout le temps où il a présidé cette association, le train de vie du député LREM a été extrêmement élevé. Mustapha Laabid vivait dans un luxe absolu. 15 000 euros dépensés dans des restaurants, 2 800 euros de frais de téléphone et des nuits d’hôtel pour un montant de 2 350 euros. Et ce n’est pas tout. Quand il fait ses courses, Mustapha Laabid dépense sans compter : il déboursait plus de 1 300 euros dans l’achat de vêtements, de l’essence…D’après Europe 1, les faits auraient été commis entre Rennes, Paris et Marrakech entre 2015 et 2017.

Face aux graves accusations à son encontre, le procureur de Rennes avait requis 10 ans d’inéligibilité et six mois de prison avec sursis. Deux mois plus tard, la sentence est tombée. Le député LREM a été condamné par le tribunal correctionnel de Rennes ce 6 août à 6 mois de prison avec sursis, 3 ans d’inéligibilité et 10 000 euros d’amende.

« Son avocat décide de faire appel »

Pour le tribunal correctionnel de Rennes, il n’y a aucun doute que Mustapha Laabid a bel et bien utilisé les fonds destinés à son association à des fins personnelles avec une « intention frauduleuse » avant mais aussi après son élection en tant que député de la République en Marche.

Réagissant à cette décision, son avocat parle d’une décision « décevante ». « C’est une décision extrêmement décevante naturellement. Le député Laabid a protesté en permanence de sa bonne foi quant à l’utilisation des fonds de cette association. L’essentiel des sommes qui sont en discussion concerne une période à laquelle Mustapha Laabid n’était pas député de la République », a déclaré Maître William Pineau. L’avocat a fait savoir qu’il fera appel.

« Des erreurs de négligence »

Rappelons qu’il y a deux mois, face au juge, le député LREM avait eu du mal à justifier son train de vie extrêmement élevé. Concernant les 1 300 euros réglés dans des fast-foods sans fournir le moindre justificatif, il s’expliquait en ces termes : « on faisait des apéros, des barbecues, des petits-déjeuners, qui réunissaient des familles, des jeunes et des moins jeunes ».

Et d’ajouter : « il y a peut-être eu des négligences dans la gestion. Mais, en quoi est-ce malhonnête d’inviter des jeunes au McDo ? ». Face au procureur, Mustapha Laabid s’était expliqué sur l’usage de la carte bancaire de son association pour ses frais de séjour au Maroc et ses deux nuits d’hôtel à Paris.

« Il y a eu un problème avec ma carte et celle de ma femme à Marrakech. Et pour les deux nuits à Paris, je ne pensais pas que ce serait prélevé car tout est pris en charge par les frais parlementaires », dit le député LREM qui reconnaissait néanmoins « quelques erreurs et négligences ».