France : le scandale McKinsey confirmerait que ce n’est pas Macron qui dirige le pays, mais les cabinets privés

On pensait que la tempête était passée. Mais, apparemment non! Ces dernières heures, l’affaire a déclenché une vive polémique non seulement au sein de la classe politique française, mais sur les réseaux sociaux où la riposte semble se préparer pour accabler le gouvernement à quelques semaines de la présidentielle.

Mais, de quoi s’agit-il? En effet, il y a moins d’une semaine, un rapport du Sénat avait mis en cause le cabinet de conseil McKinsey l’accusant de n’avoir pas payé d’impôts en France et ce, malgré les rémunérations exorbitantes auxquelles il a eu droit en prodiguant ses conseils à l’Etat dans de nombreux domaines.

Et ce n’était pas tout. Dans un rapport consulté par Lecourrier-du-soir.com, le Sénat avait fait état de plus de 1 milliard d’euros déboursés par l’Etat rien qu’en 2021 pour 945 missions. Des dépenses multipliées par 2,36 depuis 2018, avec une facturation d’un consultant évaluée à 2 168 euros par heure.

Ainsi, dans le rapport consulté par notre média, on y apprend : “les consultants interviennent sur des pans entiers des politiques publiques. L’Etat et ses opérateurs ont dépensé au moins un milliard d’euros en cabinets de conseil en 2021 : 894 millions pour les ministères et au moins 172 millions pour les opérateurs”.

Et le rapport poursuit : “idem pour les dépenses de conseil les plus stratégiques des ministères : le conseil en stratégie et organisation a été multiplié par 3,7 depuis 2018; le conseil en stratégie des systèmes d’information a été multiplié par 5,8 depuis 2018”. Les 5 ministères qui concentrent les dépenses les plus stratégiques sont : Intérieur, Bercy, Armées, Transition écologique et ministères sociaux.

Dans son rapport largement repris dans la presse, le Sénat détaille la somme encaissée par un cabinet de conseil pour une journée de consultation. Elle s’élève à 1 500 euros. Et dans certains cas, cette facture peut être plus onéreuse. Par exemple, une journée de consultée est facturée à hauteur de 3 069 euros chez Roland Berger sur la dématérialisation des permis de conduire. Chez le géant McKinsey, une journée de travail sur l’avenir du métier d’enseignant a été facturée à hauteur de 3 312 euros.

Le rapport du Sénat est également revenu sur les cabinets les plus sollicités durant la pandémie à Coronavirus. L’Américain McKinsey arrive en tête. Il a mobilisé, à lui-seul, 4 551 journées de travail pendant la crise, suivi du cabinet Citwell qui en a mobilisé 4 522. Accenture occupe la 3ème place pour avoir été sollicité 2 055 fois.

Depuis cette révélation explosive, la colère est montée d’un cran aussi bien dans la classe politique que sur les réseaux sociaux où des hashtags utilisés par des centaines de milliers d’internautes exigent de la justice française qu’elle se saisisse de ce scandale d’Etat qui plonge la Macronie dans l’embarras.

Il faut dire que la colère d’une partie du peuple est d’autant plus fondée que depuis que l’affaire a explosé, les médias de masse, chiens de garde du système, tentent à tout prix de l’étouffer afin de ne pas accabler Emmanuel Macron qui se dirige tout droit vers une réélection quasi-certaine.

Mais, pourquoi les médias accordent-ils si peu d’importance à une gravissime affaire d’Etat alors qu’il y a quatre ans, pour un scandale moins grave, François Fillon avait été politiquement assassiné?

En attendant d’obtenir une réponse à cette question, nous pouvons nous accorder sur un point : la place très importante prise par les cabinets de conseil dans la gestion des affaires publiques pourrait faire penser (à juste titre) qu’Emmanuel Macron n’a plus le pouvoir. Celui-ci semble avoir été transféré aux cabinets privés au détriment des milliers de fonctionnaires d’Etat dont la compétence n’est plus à démontrer.