France : les pays européens restent sceptiques face à la volonté de Paris de réformer le marché Européen de l’électricité

Cherchant à tirer des leçons de la crise énergétique actuelle, la France expose la volonté d’apporter une solution aux problématiques liées à l’énergie. Seulement, les autres membres de l’Union européenne ne semblent pas réceptifs à cette perspective de remaniement du marché de l’électricité.

Depuis l’annonce récente du gouvernement Français de la volonté d’instaurer des mesures pour contrer les augmentations et stabiliser les prix de l’énergie en Europe, le marché européen de l’énergie s’est un peu stabilisé. Il ne faut toutefois pas crier victoire trop vite car cette stabilité des prix n’est qu’éphémère et ne traite pas le problème sur le long terme. En effet, le contexte actuel résulte de l’augmentation de la demande de gaz naturel par les pays du Moyen-Orient et d’Asie, et la pandémie de Covid-19. Une combinaison qui a eu un impact considérable sur les abonnements au gaz qui voient leurs prix exploser.

Autre raison de cette augmentation du prix de l’énergie, les réserves de gaz propres des pays européens sont de plus en plus limitées et la lente reprise de l’exploitation des gisements par les différents acteurs du marché a ralenti la production. Cela entraîne un climat de peur par rapport à une potentielle pénurie d’autant plus que l’électricité a subi de plein fouet cette situation, étant trop dépendante du marché du gaz.

La principale raison de cette situation critique est que certains pays européens comme l’Espagne produisent de l’électricité via des centrales à gaz. Naturellement, si le prix du gaz augmente, celui de l’électricité aussi. De plus, le manque de gaz a entraîné une demande accrue sur les marchés de l’énergie européens, où le prix du gWh est indexé sur le principe offre – demande, dans le but de combler financièrement les éventuels manques de production.

En France, les centrales nucléaires qui assurent la grande majorité de la production n’ont pas produit assez, notamment en raison de la pandémie de Covid-19. Le pays a alors dû relancer des centrales au gaz, qui font l’objet d’une taxation carbone à cause de la pollution dont elles sont à l’origine, augmentant ainsi les prix.

Pour contrer ces facteurs, la France, suivie par l’Espagne et le Portugal, a proposé certaines mesures, notamment la fin de l’indexation du prix du gaz sur celui de l’électricité. En effet, elle voudrait mettre en place un système de “stabilisateur automatique” de l’électricité. Celui-ci permet au producteur de “transférer les gains” émis quand le prix de l’énergie est élevé vers le fournisseur d’électricité pour qu’il puisse ensuite répercuter ces gains “vers le consommateur, particulier ou entreprise” précise Bruno Le Maire.

Seulement, 11 pays européens, parmi lesquels figurent l’Allemagne et le Danemark, ont refusé de toucher au système actuel et se montrent sceptiques face à la volonté de la France de faire évoluer les choses. Selon eux, il s’agit de “facteurs mondiaux” temporaires qui ne doivent pas faire l’objet de réformes drastiques et définitives. Une nette divergence d’opinions qui jette donc le trouble sur l’avenir du secteur de l’énergie en Europe.

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Cheikh DIENG est fondateur et rédacteur en chef du site www.lecourrier-du-soir.com. Diplômé en Médias Internationaux à Paris, en Langues et Marché des Médias à Dijon et en Langues étrangères (anglais, espagnol et italien), ce passionné de journalisme intervient dans des domaines aussi divers que la politique internationale, l’économie, le sport, la culture entre autres. Il est aussi auteur du livre : "Covid-19 ; le monde d'après sera une dictature". Contact : cheikhdieng05@gmail.com