Le Conseil d’Etat vient d’autoriser la consultation des archives du président François Mitterand sur le Rwanda à un chercheur français qui se bat depuis 2015 pour y avoir accès dans le cadre de ses travaux de recherche
Une victoire pour l’Histoire et la Démocratie. Le chercheur français, François Graner, a été autorisé par le Conseil d’Etat à consulter les archives du président Mitterand sur le Rwanda. Son combat pour avoir accès à des archives sensibles sur un génocide qui restera à jamais gravé dans les mémoires aura duré 5 ans. Mais, les efforts déployés ont porté leurs fruits.
En effet, dans un communiqué rendu public ce 12 juin et lu par Lecourrier-du-soir.com, le Conseil d’Etat a donné à l’historien l’autorisation de consulter ces archives. Dans le communiqué, on pouvait lire : « un chercheur auquel l’accès à des archives présidentielles sur le Rwanda (1990-1995) avait été refusé à saisi le juge administratif. Par une décision de ce jour, le Conseil d’Etat réuni en Assemblée du contentieux (sa formation la plus solennelle) autorise le chercheur à consulter ces documents avant le délai de 60 ans prévu par le protocole de remise ».
Et d’ajouter : « le Conseil d’Etat, saisi en cassation et réglant l’affaire au fond, estime que le chercheur a un intérêt légitime à consulter ces archives pour nourrir ses recherches et éclairer ainsi le débat sur une question d’intérêt public. En outre, si les documents en cause comportent des informations sensibles, il s’avère que leur consultation a déjà été autorisée pour des précédents travaux de recherche qui font état de leur contenu et qu’ils ont, pour certains, été rendus publics par le passé ».
« On veut faire de la prévention »
Dans une interview accordée à France Inter le 12 juin, François Graner a fait part de son soulagement et estime pouvoir faire la lumière sur un génocide dans lequel le nom de la France a été cité et qui attire l’attention toute particulière de nombreux historiens depuis plus de 20 ans.
« Le travail sur ces archives permettra de savoir précisément quels ont été les décideurs, quelles sont leurs responsabilités, mais aussi qui savait quoi. Ce sont des choses importantes pour comprendre le passé mais aussi pour éviter qu’un tel génocide soit possible demain. On veut faire de la prévention, comprendre les mécanismes de décision et faire de la prévention pour le futur », a-t-il réagi.
Pour lire le communiqué du Conseil d’Etat sur cette affaire, cliquez ici : Conseil d’Etat