George Weah, président du Liberia: une lueur d’espoir pour la jeunesse africaine!

Une lueur d’espoir pour l’Afrique. La victoire de George Weah, 51 ans, à la présidentielle au Liberia a fait la une des médias du monde entier ce vendredi 29 décembre. De l’Afrique à l’Amérique du Nord en passant par l’Europe, les commentaires ont été légion et tous, ou presque, ont salué à l’unisson l’arrivée d’un enfant prodige à la tête d’un pays confronté à plusieurs défis.

George Weah, l’ex ballon d’Or africain, a presque écrasé son rival Joseph Nyuma Boakai. Il a remporté haut la main la présidentielle avec 61,5% des voix contre 38,5% pour le technocrate diplomate qui a fait ses études à l’université de Kansas aux Etats-Unis. Pourtant, ses nombreux diplômes et ses compétences hors-pair en diplomatie n’ont pas suffi pour convaincre les Libériens. Ils voulaient un changement et ils l’ont obtenu.

Pour une fois, personne ne remet en cause la validité des résultats dans ce pays. La transparence a été au rendez-vous tel que l’ont confirmé les observateurs de l’Union Africaine et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). C’est déjà une grande victoire dans une pays où les institutions démocratiques ont été très fortement fragilisées ces dernières années.

En effet, Le Liberia doit se battre pour mettre fin à la corruption qui gangrène son économie. Le pays occupe la 90ème place des 176 pays les plus corrompus. Si à cela, on ajoute les décennies de guerre qui ont plongé le pays dans un marasme économique sans précédent, l’équation devient extrêmement complexe pour le nouveau président du pays.

Rappelons que le Liberia a vécu les pires guerres civiles sur le continent africain. Une première guerre civile ravage le pays entre 1989 et 1999. Une seconde éclatera trois ans plus tard entre 1999 et 2003. La première guerre civile qui avait fait plus de 250 000 morts avait opposé l’ex président Samuel Doe à Charles Taylor. Samuel Doe fut exécuté en 1990.

La seconde guerre civile qui a éclaté en 1999 avait opposé cette fois-ci Charles Taylor, élu président du pays en 1997, aux rebelles de LURD (Liberians United for Reconciliation and Democracy). Une rébellion armée soutenue par le gouvernement de Guinée et du Sierra-Leone. Pour stopper le bain de sang, Charles Taylor finira par démissionner et s’exilera au Nigeria.

Je n’insisterai pas sur cette page sombre de l’histoire du pays. Les historiens et politologues ont en effet consacré une importante littérature pour tous ceux et toutes celles désirant approfondir leur connaissance sur ce sujet. Je me limiterai seulement à analyser modestement l’arrivée de George Weah à la tête du Liberia.

L’arrivée de George Weah est sans doute une étape charnière dans l’histoire du pays, un pays jusqu’ici dirigé par des technocrates formés dans les meilleurs universités occidentales. Charles Taylor a été formé à Bentley College aux Etats-Unis. Ellen Johnson Sirleaf qui prit les rènes du pouvoir en 2006 est diplômée en administration publique à Harward. D’ailleurs, beaucoup ont un trait commun. Ils sont des descendants noirs américains qui avaient décidé de retourner en Afrique.

Tout au long de sa richissime carrière de footballeur, Weah, le jeune prodige qui avait fait ses preuves sur le terrain, lorgnait discrètement le pouvoir. Il perd l’élection présidentielle de 2005, mais préfère ne pas jeter l’éponge si tôt. Il se battra bec et ongles contre une classe politique corrompue qui dirige le pays depuis Monrovia et totalement en déphasage avec les réalités économiques du pays.

Son combat sans relâche contre le virus Ebola qui a fait des milliers de morts au Liberia avait fait de lui le chouchou du pays. Les gens pouvaient enfin compter sur une personnalité qui n’a pas les mains sales et qui, contrairement à ses prédécesseurs, n’avait jusqu’ici occupé aucun poste clé au sein du pouvoir.

Les confidences de ses ex coéquipiers montrent à quel point il était attaché à son pays. « George payait l’eau, l’électricité, les ordinateurs et les salaires des fonctionnaires de l’ambassade du Liberia à Paris. il faisait même les courses. George voulait tout simpement que son ambassade vive…ça veut tout dire », confie Omar Dieng, ex football qui a côtoyé l’ex star du ballon rond.

Parlant des deux défaites présidentielles de 2005 et de 2011, George Weah conteste la victoire de Ellen Johnson Sirleaf, souligne des irrégularités qui ont entâché la régularité du scrutin, mais ne voulait surtout pas s’avouer vaincu. « Nous avons laissé passer deux fois, il n’y aura pas une troisième fois », disait-il. Oui, cette fois-ci, il est bien élu président mais devra remettre sur les rails un pays malade, fragilisé par la corruption et par deux guerres civiles qui ont fait des milliers de morts.

Quoi qu’il en soit, l’arrivée de George Weah à la tête du Liberia est déjà une victoire qui mérite d’être célébrée sur tout le continent. Cette victoire doit servir d’exemple à tous les jeunes africains qui doivent savoir qu’il est bien possible de réussir dans la vie en partant de rien. Weah l’a fait et pourquoi pas vous? Félicitations George et bonne continuation!

Je ferai une vidéo sur ma chaîne YouTube concernant cette élection historique de Weah à la tête du Liberia ce samedi. Vous pouvez voir la vidéo en vous abonnant ici:

https://www.youtube.com/channel/UCkRr97IzIrXmynvq5YnveQQ

Editoi signé: Cheikh Tidiane DIENG, rédacteur en chef et fondateur du site d’information www.lecourrier-du-soir.com à Paris

Email : cheikhdieng05@gmail.com