Grève SNCF : Edouard Philippe persiste et signe : « nous irons jusqu’au bout »

90561559 - brussels, belgium - nov 24, 2017: french prime minister mr edouard philippe at the fifth eastern partnership summit

Edouard Philippe, premier ministre français, a accordé une interview exclusive au journal Le Parisien publiée ce 7 mars 2018. Dans l’interview, le chef du gouvernement français s’est prononcé sur les grèves de la SNCF qui paralysent le trafic au niveau national. Des grèves contre la réforme du statut des cheminots

Au Parisien, Edouard Philippe dit regretter les mouvements de grèves qui paralysent le pays. Pour lui, il s’agit bien « de maximiser les nuisances pour les usagers ». « (…) il suffit d’écouter ceux qui ont pensé cette grève pour comprendre qu’elle est conçue pour maximiser les nuisances pour les usagers », dit Edouard Philippe.

Face à l’ampleur de la protestation, le premier ministre français ne veut rien lâcher. Il promet d’aller jusqu’au bout. « Je vois que certains soutiennent ce mouvement de grève, d’autres qui le critiquent. En tout cas, moi, je reçois des messages de Français qui soutiennent le gouvernement, en disant qu’il faut aller jusqu’au bout. Et bien, c’est ce que nous allons faire ».

Au Parisien, le premier ministre est catégorique. « Dès le 26 février, lors de ma première déclarations sur la SNCF, j’ai dit qu’il y avait des sujets qui n’étaient pas négociables : l’ouverture à la concurrence, la réorganisation de l’entreprise et la fin du recrutement au statut. Nous n’y reviendrons pas, ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas ouvert aux discussions pour parler des modalités », précise-t-il.

« J’ai bon espoir qu’à la fin on s’entende »

A la question de savoir s’il s’agit d’un rapport de force, le premier ministre rétorque : « je n’ai jamais utilisé la théorie du rapport de force. Mais, j’ai exprimé clairement la volonté du gouvernement et où étaient les marges de discussions. J’ai bon espoir qu’à la fin on s’entende ».

Dans l’interview, Edouard Philippe a reconnu que la France s’inspire du modèle allemand d’ouverture à la concurrence. « Le modèle allemand dont s’inspire notre réforme, c’est une entreprise unifiée, un seul patron, une seule fréquentation en hausse, une qualité de service améliorée et une offre qui s’est démultipliée avec davantage de petits prix. La SNCF veut largement la Deutsche Bahn. Donc, je reste convaincu qu’avec l’ouverture de la concurrence, la qualité et l’offre vont largement s’améliorer », explique-t-il.

« Je ne fais pas une réforme contre les cheminots »

A la question de savoir si c’est normal de demander aux cheminots des faires des efforts pour une dette qui a été creusée par l’Etat, il répond : « peut-être que ça demande des efforts mais c’est pour l’intérêt général. Je relève que le contribuable, qui finance massivement la SNCF et continuera à le faire, a toujours été au rendez-vous. Je ne fais pas une réforme contre les cheminots. Ce qui m’intéresse c’est le service qu’on apporte aux Français ».

Et d’ajouter : « si on reprend la dette sans rien faire, la SNCF n’ira pas mieux. Si on veut corriger les choses, il faut agir sur plusieurs facteurs : l’organisation de l’entreprise, la fin du recrutement, l’ouverture à la concurrence. Puis viendra la question de la dette, mais avant d’avoir la certitude que l’entreprise ne crée pas plus de trois milliards de dette supplémentaire par an ».

Pour lire l’interview dans son intégralité, cliquez ici : Le Parisien