Guerre en Ukraine : la grosse victoire de Poutine : en 100 jours de conflit, la Russie encaisse 98 milliards de dollars

Dans un rapport rendu public ce 13 juin et consulté par Lecourrier-du-soir.com, le CREA (Centre For Research on Energy and Clean Air) évalue à 93 milliards d’euros (98 milliards de dollars) le montant amassé par la Russie en 100 jours de conflit grâce à la vente de son gaz et pétrole à des pays occidentaux, mais aussi à l’Inde et à la Chine

La Russie a-t-elle remporté sa guerre contre l’Ukraine sans coup férir? En tout cas, si aujourd’hui Moscou est la cible de virulentes sanctions prononcées par des Etats occidentaux, le pays ne se plaint guère car ayant vu ses revenus s’accroître considérablement en raison de la forte dépendance des nations occidentales mais aussi de la Chine et de l’Inde pour son pétrole et gaz.

C’est du moins ce qui ressort d’un rapport publié ce 13 mai par le CREA (Centre For Research on Energy and Clean Air). En effet, dans le rapport en question lu par Lecourrier-du-soir.com, le CREA évalue à 93 milliards d’euros (98 milliards de dollars) les profits amassés par la Russie en 100 jours de guerre. Sur les 93 milliards d’euros encaissés, les 57 proviennent de l’Europe.

Parmi les pays ayant le plus importé de gaz russe, figurent : la Chine (12,6 milliards d’euros), l’Allemagne (12,1 milliards), l’Italie (7,8 milliards), les Pays-Bas (7,8 milliards), la Turquie (6,7 milliards d’euros), la Pologne (4,3 milliards) et l’Inde (3,4 milliards d’euros), la France (4,3 milliards d’euros), la Pologne (4,4 milliards d’euros). L’Inde, peuplée de 1 milliards d’habitants, a importé, à elle seule, 18% de gaz russe.

Il convient de rappeler que ce n’est pas la première fois que le CREA s’offusque des profits tirés par la Russie dans la vente de son gaz et pétrole achetés en grande partie par l’Occident qui, agissant de la sorte, finance ainsi indirectement la guerre de Vladimir Poutine contre la Russie.

En effet, dans un rapport publié ce 28 avril, le centre nous apprenait que la Russie avait gagné 46 milliards de dollars dans la vente de son gaz à l’Europe. Dans le rapport en question.com, le CREA fournit des chiffres exacts. “63 milliards d’euros de combustible fossile (pétrole et gaz) ont été exportés de la Russie via des livraisons et gazoducs depuis le début de l’invasion. L’Europe en a importés 71% pour un montant de 44 milliards d’euros”, renseigne le CREA.

Le centre cite les pays les plus dépendants du gaz russe. L’Allemagne qui a dépensé 9 milliards d’euros depuis le début de la guerre arrive en tête. Elle est suivie par l’Italie qui a dépensé 6,1 milliards d’euros. La Chine a dépensé 6,7 milliards d’euros; 5,6 milliards d’euros pour les Pays-Bas; 4,1 milliards d’euros pour la Turquie et 3,8 milliards d’euros pour la France.

Le CREA ne cache pas son amertume, estimant que l’achat de gaz et pétrole russes participe à financer la guerre de Poutine. Ainsi, dès l’introduction du rapport, le ton est donné. “Les sanctions économiques qui sapent les moyens, voire la volonté, du Kremlin de mener la guerre à l’Ukraine constituent une réponse essentielle à l’invasion. Cependant, ces sanctions ont été mises à mal par l’importation accrue de gaz et pétrole en provenance de la Russie, particulièrement de la part de l’UE”.

Dans son rapport, le CREA se félicite tout de même que les sanctions économiques infligées à Moscou commencent à porter leurs fruits. Ainsi, si l’on en croit les chiffres fournis par l’organisation, les importations de gaz et pétrole en provenance de la Russie ont chuté de 20% durant les trois premiers mois d’avril.

Pareil pour les livraisons de pétrole. Elles ont également chuté de 20%, même si elles ont connu une hausse non moins négligeable dans des zones hors-UE. Dans son rapport, le CREA s’indigne que les grands groupes pétroliers au monde continuent toujours d’acheter du gaz et du pétrole russe.  Parmi les groupes en question, figurent : Exxon Mobiles, Total, Shell, Repsol, BP, Lukoil…

Dans son rapport du 28 avril dernier, le CREA appelait les Etats à cesser d’acheter du gaz et du pétrole en provenance de la Russie pour ne pas être complices, selon lui, des “crimes contre l’humanité perpétrés par l’armée russe”.