Immigration clandestine : dans une décision prise ce 09 novembre, l’Union Européenne s’apprête à punir le Sénégal

Après le Maroc, c’est au tour du Sénégal et de la Gambie de subir l’immense courroux des autorités européennes. Et, d’après une source bien informée, cette colère s’explique par le refus de ces deux Etats de rapatrier leurs ressortissants résidant illégalement sur le sol européen et dont plusieurs pays d’Europe souhaitent se débarrasser à tout prix.

En effet, tout récemment, plusieurs citoyens marocains se sont plaint que la France ait refusé de leur délivrer des visas pour visiter l’héxagone, soit pour rendre visite à des proches ou pour des raisons professionnelles. Mais, apparemment, le Maroc n’est pas le seul pays africain sanctionné car le Sénégal et la Gambie sont également sur la liste noire de Bruxelles.

C’est du moins l’information que Lecourrier-du-soir.com a apprise ce 10 novembre du média SchengenVisa.info, spécialisé dans des questions relatives à l’octroi de visas au sein de l’espace Schengen. En effet, à en croire cette source, la Commission Européenne, par mesure de représailles, étudie sérieusement l’hypothèse de restreindre l’octroi de visas aux Sénégalais et Gambiens souhaitant se rendre en Europe.

D’après les informations obtenues par cette source, l’Union Européenne souhaite ainsi inciter ces deux pays africains à coopérer avec les autorités européennes pour le rapatriement de leurs ressortissants sans papier vivant sur le vieux continent. La source précise que la décision a été prise ce 09 novembre.

Il convient de rappeler que ce n’est pas la première fois que le Sénégal est cité dans une affaire similaire. En effet, en novembre 2020, Lecourrier-du-soir.com, en se basant sur des informations obtenues par le média américain Bloomberg, avait révélé l’existence d’un projet européen d’utiliser la technologie biométrique pour identifier et expulser les migrants africains. Parmi les pays concernés, figurent : le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

D’après le média Bloomberg, un budget de 60 millions d’euros a ainsi été alloué à l’organisme en charge du projet baptisé “EU Trust Fund for Africa”. La source précise qu’il s’agit d’identifier les citoyens sénégalais et ivoiriens sans papiers vivant en Europe afin d’organiser leur retour à leur pays d’origine.

Cependant, le grand souci soulevé par les organisations de défense des droits de l’Homme est qu’à travers l’identification biométrique, les données personnelles de milliers de migrants risquent de se retrouver entre les mains d’organisations policières internationales telles qu’Interpol.

Ainsi, d’après Privacy International (qui a été la première organisation à révéler l’information), à travers l’identification biométrique, la police des polices peut collecter des données privées (nom, prénom, date de naissance, numéro de passeport, empreinte digitale, reconnaissance faciale…) pour s’en servir dans le futur. Pour l’organisation internationale, il y a donc une violation flagrante des données privées des citoyens, qu’ils soient migrants ou pas.

Dans le document de Privacy International lu par Lecourrier-du-soir.com, on y apprend qu’un projet portant sur l’identification biométrique a déjà été financé au Sénégal à hauteur de 30 millions d’euros et en Côte d’Ivoire à hauteur de 28 millions d’euros. Ces projets ont  pour but d’expulser les migrants illico presto immédiatement après leur arrivée en Europe.

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Cheikh Tidiane DIENG est fondateur et rédacteur en chef du site www.lecourrier-du-soir.com. Diplômé en Médias Internationaux à Paris, en Langues et Marché des Médias Européens à Dijon et en Langues étrangères (anglais et espagnol) au Sénégal, ce passionné de journalisme intervient dans des domaines aussi divers que la politique internationale, l’économie, le sport, la culture entre autres. Il est aussi auteur du livre : "Covid-19 ; le monde d'après sera une dictature". Contact : cheikhdieng05@gmail.com