Indre et Loire : le PS demande l’exclusion de Marisol Touraine soupçonnée de vouloir rallier Macron

Trahison, opportunisme, l’ancienne ministre de François Hollande fait parler d’elle

Les législatives semblaient pourtant bien démarrer pour Marisol Touraine, candidate PS à la 3ème circonscription d’Indre et Loir. Elle doit pourtant depuis peu faire face à une véritable levée de boucliers au sein de son propre parti après la publication de son matériel de campagne.

La liste des candidats pour les législatives a été arrêtée vendredi et les affiches officielles ont été dévoilées. Problème, Marisol Touraine ne fait nullement mention de son appartenance au PS sur son affiche de campagne. Le poing et la rose tout comme les couleurs du parti socialiste ont laissé place au jaune et au bleu clair. Pire encore, elle se présente comme la « candidate de la majorité présidentielle avec Emmanuel Macron ». Pourtant, l’ancienne ministre a bien été investie par le Parti Socialiste.

« On a l’impression de s’être fait rouler dans la farine »

Au sein du PS, la pilule passe mal. Lionel Jeanjeau, secrétaire de la section PS de la 3ème circonscription d’Indre-et-Loire déclare : « on a l’impression de s’être fait rouler dans la farine. Elle nous a tenu un discours très mobilisateur dans la campagne, puis elle s’est rapprochée d’Emmanuel Macron ». Les militants Tourangeaux sont d’autant plus déçus qu’ils ont appris la volonté de Marisol Touraine de se rapprocher du mouvement LREM vendredi soir, juste après la clôture des inscriptions pour les candidatures des législatives.

Loin d’en démordre, Lionel Jeanjeau lance un appel, soutenu par une cinquantaine de militants et responsables PS de Touraine. « Dans ce contexte, j’appelle sans aucune ambiguïté à voter le 11 juin prochain pour Marie-Agnès Peltier, candidate d’Europe-Ecologoie-Les-Verts. Cette dernière est en effet la seule, parmi l’ensemble des candidats de cette troisième circonscription, à représenter la plate-forme programmatique qui a été construite à l’occasion de la candidature de Benoit Hamon à l’élection présidentielle ».

« Je crois qu’aujourd’hui nous sommes dans une situation historique »

Qualifiée « d’opportuniste » par l’élue socialiste Ouassila Soum, Marisol Touraine cherche tant bien que mal à clarifier la situation. « Je suis candidate socialiste et je suis inscrite comme telle à la préfecture. Je crois qu’aujourd’hui nous sommes dans une situation historique. Un président de la République a été élu et les Français attendent que l’on agisse et que l’on réponde à leurs attentes. Et dans cette perspective-là, il n’y a pas 36 solutions. On est dans la majorité ou on est dans l’opposition », se défend-elle sur France 3.

Une explication loin d’avoir convaincue puisqu’une demande de radiation du PS a été lancée par la fédération locale. Reste que Marisol Touraine ne pourra pas non plus compter sur les militants LREM. Tenue à distance par les Macronistes, ceux-ci ont clairement fait comprendre qu’ils ne se mobiliseraient pas pour l’ancienne ministre bien que n’ayant pas de candidat LREM officiel dans cette circonscription. Une position particulièrement difficile pour l’ancienne ministre de la Santé.