La France de Macron : 167 lobbys n’ont pas déclaré leurs activités en 2019

En France, 167 lobbys ont été épinglés par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) pour n’avoir pas déclaré leurs activités en 2019

La France est-elle devenue le paradis des Lobbys? En tout cas, depuis l’élection d’Emmanuel Macron à la tête de ce pays, l’influence des groupes de pression dans les prises de décisions n’a jamais été aussi puissante au point de susciter moultes inquiétudes. Désormais, leur influence est telle que les Lobbys se permettent d’exercer leurs activités sur le sol français sans se soucier des lois fiscales mises en place, de quoi susciter l’inquiétude des autorités.

En effet, d’après le journal Le Monde, 167 entreprises et associations exerçant sur le sol français ont été épinglées par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) pour non-déclaration de leurs activités de lobbying en 2019. La HATVP parle de 2200 représentants d’intérêts inscrits pourtant sur le registre numérique et qui ont déclaré tardivement leurs activités pour 2019.

« La HATVP menace de recourir à la mise en demeure »

D’après Le Monde, 167 ne sont toujours pas à jours de leurs obligations déclaratives malgré les relances. De quoi susciter la vive colère de la HATVP qui menace « de faire usage de la procédure de mise en demeure prévue par la loi à l’encontre de ceux qui ne régulariseraient pas leur situation ». Parmi eux figurent de grands groupes tels que Vinci, Nokia, l’ONG de protection des océans Bloom ou encore les laboratoires Arkopharma.

Dans un communiqué lu par Lecourrier-du-soir.com et publié par la HATVP, on pouvait lire : « 167 représentants d’intérêts inscrits au répertoire ne sont cependant toujours pas à jour de leurs obligations déclaratives : leurs noms sont publiés sur le site internet de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique qui prévoit de faire usage de la procédure de mise en demeure prévue par la loi à l’encontre de ceux qui ne régulariseraient pas leur situation ».

« L’Etat ne veut pas s’engager dans un bras de fer avec les lobbys »

Dans un communiqué de la HATVP, le registre dont il est question a été expliqué. Il s’agit en effet d’un répertoire (créé dans le cadre de la Loi Sapin de 2016) à l’adresse de répertoire.hatvp.fr. « Ils (les lobbys) doivent fournir les données sur l’identité de leur organisation et sur les sujets sur lesquels portent leurs activités de représentants d’intérêts », explique le document consulté par notre rédaction. D’après Le Monde, l’inscription sur ce registre est obligatoire pour rencontrer des ministres et leur cabinet, les parlementaires et leurs collaborateurs, certains hauts fonctionnaires et élus.

Les autorités administratives ne décolèrent pas. Cependant face au poids des lobbys, l’Etat ne voudrait surtout s’engager dans un bras de fer qui pourrait lui coûter très cher. Raison pour laquelle, il a décidé de « s’inscrire dans une démarche de pédagogie et d’accompagnement dans un premier temps pour s’assurer de la réussite de la mise en place de ce dispositif », précise Didier Migaud, président de la HATVP.

« Les lobbys ont une influence redoutable sur Macron »

Il convient de rappeler que les lobbys ont une influence redoutable dans le gouvernement d’Emmanuel Macron. D’ailleurs, un rapport de 28 pages publié par l’association Les Amis de la Terre (que Lecourrier-du-soir.com s’était procuré) dénonçait en juin dernier une intensification de la pression des lobbys sur le gouvernement en plein confinement.

“La crise du Coronavirus et le confinement ont provoqué un arrêt brutal de l’activité économique. Dans la plupart des secteurs, les salariés se sont retrouvés contraints de rester chez eux durant de nombreuses semaines, cessant toute activité ou travaillant à distance, souvent avec des horaires réduits. Du côté des cabinets de lobbying et des professionnels de l’influence, au contraire, le travail n’a fait que s’intensifier”, dénonçait le rapport.