« La paix est possible quand l’Ukraine le décidera » : l’absence de neutralité de Macron finira par tuer la France

Une grosse erreur diplomatique qu’Emmanuel Macron aurait bien pu éviter.

Lors de sa participation ce dimanche au sommet interreligieux en faveur de la Paix, le président français n’a pu s’empêcher d’aborder l’épineuse question de la guerre en Ukraine, pays envahi depuis février 2022 par l’armée russe. Ainsi, très actif dans sa quête d’une solution pacifique dans un conflit qui pourrait nous mener vers une Troisième Guerre Mondiale, le chef de l’Etat français a commis une grosse bourde diplomatique qui risque de mettre la Diplomatie française dans l’embarras.

En effet, s’exprimant sur ce conflit qui oppose désormais ouvertement la Russie à l’Occident, Emmanuel Macron a déclaré sans ambages : « ne laissons pas la paix être aujourd’hui en quelque sorte capturée par le pouvoir russe, ce n’est pas leur mot, ils font le contraire. La paix ne saurait être la consécration de la loi du plus fort (…) Une paix est possible, celle là seule qu’ils (les Ukrainiens) décideront quand ils le décideront ».

Personne ne doute des bonnes intentions du plus jeune président de la Vème République française. Cependant, ses propos prononcés dans un contexte extrêmement houleux marqué par une guerre des mots sans précédent entre Moscou et l’Occident auraient dû être reformulés de telle sorte qu’ils ne choquent personne.

Oui, c’est choquant qu’un président, de surcroît médiateur dans l’un des conflits les plus périlleux du monde, s’exprime de la sorte en accusant arbitrairement l’une des parties de ne pas vouloir la Paix et en accordant à l’autre le privilège de choisir la fin de la guerre et ses termes quand elle le décidera.

Aussi nobles soient ses intentions de paix, Emmanuel Macron doit comprendre qu’il est le président d’une des plus importantes nations de la planète. Et pour cette raison principale, il doit comprendre que chacune de ses maladresses diplomatiques risque de nuire aux intérêts d’une France déjà très affaiblie en Afrique.

Que les choses soient claires : dans cette guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine, il est stupide, voire dangereux, d’accorder à Kiev le privilège d’imposer la date de fin ainsi que les termes. Au nom de quoi Zelensky devrait le seul à avoir ce privilège? Au nom de quoi cette fin de la guerre que l’humanité attend avec impatience ne devrait reposer qu’entre les mains d’un seul homme dont les intentions sont plus que belliqueuses?

Toute l’humanité veut la fin de ce conflit qui a déjà plongé le monde dans une crise économique extrêmement sévère, durement ressentie dans les quatre coins de la planète. Mais, penser un seul instant que cette fin sera une réalité sans que la Russie n’en soit impliquée est un leurre et démontre toute la naïveté d’un chef d’Etat français qui parle très souvent sous le coup de l’émotion.

C’est d’autant plus dangereux que ce n’est pas la première fois que Macron met en péril les intérêts de la France. En effet, tout récemment, un chercheur allemand, Michael Reinhard Heb, s’en est violemment pris à Macron dont il dénonce l’absence de neutralité dans le conflit qui oppose l’Arménie à l’Azerbaidjan.

En effet, le président français avait (dans ce conflit très peu médiatisé) volontairement oublié son rôle médiateur en confirmant, dans une interview accordée à France 2, son soutien total à l’Arménie. Un soutien qui n’a pas manqué de déclencher l’immense colère de Michael Reinhard Heb qui n’a pas tardé à réagir.

Et dans un post publié sur Facebook, le chercheur allemand n’a pas raté Macron. « Pour le dire directement, je considère votre mélange de postulation d’une position de ‘médiation’ (théorique) et de soutien (réel) contradictoire (on ne peut pas être une chose et son contraire au même moment) et, surtout, dangereuse. Cette position contradictoire et à double sens à contribué à l’impasse de 2020, et elle risque de ne pas contribuer à une pacification durable de la région dans l´avenir au cas où vous ne la changerez pas », avait-il dénoncé.