Avec son dernier recueil, Laurence Wagner quitte la poésie traditionnelle pour s’essayer, en plein confinement, à un nouveau genre : le haïku. Son style, lui, ne change pas. Comme pour bousculer les codes classiques trop guindés, il se veut toujours abordable et naturel, quel que soit le thème ou la forme. Tout simplement rafraichissant.
Vous n’en êtes pas à votre coup d’essai puisqu’il s’agit de votre 4e recueil de poésie. La nouveauté par contre c’est le choix du haïku. Pourquoi avoir choisi cette forme ?
Et bien justement pour la nouveauté ! Ca changeait des poèmes que j’écris d’habitude. J’ai trouvé ça très amusant d’écrire sous cette forme. J’avais lu beaucoup d’haïkus avant et je dois d’ailleurs dire que j’ai préféré ceux écrits par des auteurs français car j’ai trouvé que tous les haïkus japonais ou étrangers qui ont été traduits perdent de leur intensité et de leur émotion.
Vous avez écrit plus d’un millier d’haïkus pour ce recueil, quelle était votre méthode de travail ?
Je ne peux pas écrire tous les jours, tout simplement parce qu’il y a des jours où j’ai moins d’inspiration que d’autres. Certains jours je n’en écrivais qu’un voire aucun pendant plusieurs jours. Je ne suis pas régulière.
Et comment avez-vous décidé de classer ces haïkus ?
Ils sont placés dans l’ordre dans lequel je les ai écrits. Je n’ai pas voulu de classement par thème ou par importance, je voulais que ça soit libre, naturel. Et je voulais aussi que le lecteur puisse les lire dans l’ordre qui lui plaisait. Il y a des jours où j’étais plus gaie que d’autres et on le ressent sur certaines pages.
Quels ont été vos thèmes de prédilection ?
J’ai commencé mon recueil pendant le confinement. Mes haïkus sont donc des sortes de petits instants de vie, des impressions que j’avais durant cette période si particulière. J’ai écrit sur mon quotidien, sur ce qui m’entourait. Il y a beaucoup de moi dans ces poèmes. Je parle par exemple beaucoup d’amour, celui que je partage au quotidien avec mon mari. J’ai aussi écrit sur la mort puisque j’ai perdu mon père des suites du covid.
Comment arrive-t-on à garder son style, son identité propre, sur une forme si courte ?
Je pense que par leur simplicité, les haïkus correspondent tout à fait à ma personnalité, à mon style d’écriture. Et j’ai toujours cette volonté d’écrire une œuvre accessible au plus grand nombre, compréhensible. Pas de mots alambiqués, pas de phrases trop littéraires… Et puis, comme pour mes poèmes, mes haïkus sont toujours positifs, même quand il y a une note de tristesse il y a toujours un espoir à la fin, et ça ça me caractérise vraiment.
Vous recommencerez ?
Je suis déjà en train d’écrire un nouveau recueil d’haïkus pour 2024. J’attends juste de voir ce qu’en pensent évidemment mes lecteurs. Si je vois que ça n’intéresse pas, je m’en remettrai à leur avis et je ne ferai pas publier cette dernière oeuvre.
Pour découvrir l’ensemble de l’oeuvre de cette poète de la simplicité, rendez-vous sur son site internet : laurence-wagner.fr