Les scientifiques africains détruisent les médias occidentaux : « nous avons traité la variole du singe sans créer la panique »

Le Bureau CDC Africa, qui réunit les plus grands scientifiques africains, a recadré les médias occidentaux lors d’une conférence de presse tenue ce 19 mai et durant laquelle son directeur par intérim, Ahmed Ogwell Ouma, a rappelé que la variole du singe a pu être traitée en Afrique sans créer la panique durant la pandémie à Coronavirus

Les médias sont-ils en train de semer la panique inutilement? En tout cas, ils ont déjà réussi à faire trembler le monde en relayant en boucle les quelques cas de varioles du singe notés dans quelques pays d’Europe, mais aussi aux Etats-Unis. Une stratégie de la peur qui exaspère les scientifiques africains.

En effet, d’après plusieurs sources consultées par Lecourrier-du-soir.com, le bureau CDC Africa a tenu une conférence de presse mercredi pour évoquer les quelques cas notés dans le monde alors qu’en Afrique centrale (foyer de contagion de la maladie), celle-ci a pu être traitée sans trop de bruits.

S’adressant à la presse, Ahmed Ogwell Ouma, directeur par intérim de CDC Afrique, n’a pas été tendre envers la presse occidentale. « Durant la covid-19, nous avons eu au moins deux foyers de cas de variole du singe, mais ils étaient tous sous les radars. Et nous les avons gérés et contenus. Maintenant qu’ils apparaissent ailleurs, ils font la Une des journaux », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse suivie ce 19 mai par Lecourrier-du-soir.com.

Et d’ajouter : « toutes les infections sont dangereuses, tout dépend de la réaction de votre corps. Donc, il est important qu’une sérieuse investigation soit enclenchée là où a lieu une épidémie afin de trouver les origines pour la contenir très rapidement avant qu’elle ne se propage ».

Le directeur intérimaire s’inquiète des cas détectés en Europe et aux Etats-Unis et espère qu’il y aura un partage des données dans le cadre de la lutte contre cette maladie. « Nous sommes inquiets des multiples cas constatés en dehors de l’Afrique, notamment en Europe où l’on commence à voir ces cas de variole du singe. Un partage de données serait utile afin de déterminer les causes de cette maladie », a-t-il appelé de ses vœux.

Il convient de rappeler que les cas de varioles du singe ont commencé à faire leur apparition en Europe il y a 5 jours. Les premiers pays ayant identifiés les premiers cas ont été l’Espagne et le Portugal et quelques heures plus tard, un premier cas a été détecté aux Etats-Unis, puis en Italie, en Belgique et même aux Pays-Bas.

Si pour le moment, on est loin de mars 2020 (lorsque les premiers cas de Covid faisaient trembler le monde), en Occident, le calme est de mise et dans certains pays, on n’hésite pas à commander des milliers, voire des millions de doses de vaccins pour éviter tout risque de propagation.

En effet, il a été révélé dans la presse américaine que le gouvernement américain a dépensé 119 millions de dollars pour se procurer 13 millions de doses de vaccin. Et en Espagne où les cas grimpent, le média El Pais a révélé que l’Etat envisage de commander des milliers de vaccins pour traiter les personnes affectées.

Ci-dessous la vidéo de la conférence. Vous pouvez écouter les propos de Directeur sur la variole du singe à la minute 33:09