Loi « Stop Soros » : la Hongrie prévoit un an de prison pour toute personne qui aide un migrant

En Hongrie, il est désormais interdit d’aider les migrants. Une loi votée ce mercredi 20 juin criminalise les activités des organisations de défense des droits de l’Homme qui travaille avec les réfugiés

Aider un migrant en situation irrégulière est désormais un délit en Hongrie. Le gouvernement d’extrême-droite dirigé par Viktor Orban a en effet fait passer une loi criminalisant les organisations qui apportent de l’aide aux migrants. Il s’agit d’une série de lois appelées « Stop Soros », du nom du milliardaire américain George Soros accusé de favoriser l’immigration de masse en Europe.

D’après le média hongrois, Daily News Hungary, apporter une aide financière à un migrant ou vivre de l’immigration est désormais passible d’une peine d’un an de prison. Dans la nouvelle loi, toute demande d’asile de la part d’un migrant en provenance d’un pays jugé « safe » (qui n’est pas en guerre, ndlr) doit être rejetée.

La loi est passée comme lettre à la poste. Elle devait être approuvée par les deux tiers de la majorité. 160 ont voté pour contre 18 qui s’y sont opposés. L’approbation de cette loi a suscité l’indignation du groupe socialiste qui n’a pas hésité à voter contre. Autre mesure notée dans la loi : le paiement d’une taxe de 25% par les organisations qui soutiennent les migrants.

« La loi provoque l’indignation »

La loi qui entrera en vigueur dans un mois a suscité une vague d’indignations. Pour Gauri Van Gulik, directeur du bureau Amnesty International pour l’Europe, cette loi est « une attaque éhontée contre toute personne recherchant un refuge, loin de la persécution et contre toutes les personnes qui effectuent un travail admirable pour leur apporter de l’aide ».

Pour rappel, ce n’est pas la première que le gouvernement de Viktor Orban fait parler de lui. En octobre 2017, ce même gouvernement accusait le milliardaire George Soros d’avoir créé au sein de l’Union Européenne (UE) un réseau dont le but est de favoriser la création d’une « Europe mélangée » de populations non autochtones. Jusqu’ici aucune preuve n’a été fournie sur ces accusations.