Un crime de guerre passé sous silence dans les médias occidentaux. Depuis bientôt une semaine, le gouvernement israélien, dirigé par Benjamin Netanyahou, est en train de démolir des maisons appartenant à des pauvres palestiniens qui ont été privés de leurs droits les plus élémentaires depuis plusieurs décennies.
Revenons sur les faits. Ce 22 juillet, 10 immeubles appartenant à des palestiniens ont été démolies par les forces israéliennes. S’expliquant sur sa décision de démolir ces immeubles situés dans la localité de Sur Baher, le gouvernement israélien avait évoqué comme argument le fait qu’ils soient situés dans une zone où il est interdit de construire en raison de sa proximité avec sa frontière.
Une justification rejetée par les palestiniens qui accusent le gouvernement israélien de trouver un prétexte pour les exclure de Jérusalem. Ces mêmes palestiniens accusent aussi le gouvernement israélien de rendre l’accession des permis de construction très compliquée, ce qui a pour conséquence l’absence de construction dans les quartiers arabes.
Et les démolitions n’ont pas encore fini. Les opérations se sont accélérées ces dernières heures. Une stratégie très intelligente qui permettra à Israël de raser les quartiers palestiniens avant que l’ONU ne réagisse. En effet, ces dernières heures, les médias palestiniens ont fait état de plus de 70 immeubles détruits, tous appartenant à des palestiniens.
Les démolitions sont en cours depuis quelques jours et rien n’empêchera le gouvernement israélien de Netanyahou d’atteindre son objectif. Le plus abject dans cette histoire est la manière dont les opérations ont lieu. En effet, dans plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux, on voit des groupes de soldats lourdement armés déployés sur les immeubles dans lesquels se trouve une population palestinien totalement désarmée.
Parfois, nous dit-on, le déploiement des soldats intervient aux environs de 02 heures du matin. Le but est d’installer chez la population palestinienne civile une véritable psychose et de les priver de tous moyens de riposter. Et comme para hasard, pendant que ces crimes de guerre se poursuivent, la presse occidentale préfère fermer les yeux de peur d’être traités d’antisémites.
Comparée à la surmédiatisation qui a eu lieu sur les « armes de destruction massives de Saddam Hussein » en 2003, ou aux fameuses « armes chimiques de Bachar Al-Assad », la démolition des maisons appartenant à des palestiniens par l’armée israélienne est presque totalement oubliée par les médias occidentaux. Et quand le sujet est évoqué par la presse occidentale, on sent immédiatement un parti pris, toujours favorable à l’Etat hébreux.
Le plus inquiétant dans tout cela est l’attitude des Etats-Unis qui ont bloqué ce mercredi une résolution des Nations-Unies signées par le Koweït, l’Indonésie et l’Afrique du Sud pour condamner la démolition des maisons palestiniennes par le gouvernement israélien dirigé par Netanyahou.
Aujourd’hui, il est évident qu’Israël viole carrément les accords d’Oslo de 1993 en agissant, en toute impunité, comme un véritable criminel et en le faisant en connivence avec l’administration Trump qui vient d’esquisser son fameux plan de paix baptisé : « Deal of the Century », un projet mort-né entièrement rejeté par les autorités palestiniennes qui y voient une façon déguisée de favoriser Israël.
La violation est d’autant plus flagrante que cette politique israélienne qui consiste à démolir les habitations appartenant aux palestiniens avait été annoncée en avril dernier par Benjamin Netanyahou en pleine campagne pour sa réélection. Netanyahou avait promis, à cette époque, d’annexer la Cisjordanie.
« Je vais rétablir la souveraineté israélienne, mais ne je ne ferai pas de différence entre les colonies en bloc et les colonies séparées. De mon point de vue, toutes ces colonies sont israéliennes. (…) Je ne déplace aucune colonie, je ne les transférerai pas à la souveraineté des palestiniens. Je m’en fiche d’eux », lançait Netanyahou dans une interview sur la chaîne Channel 12.
Et en janvier 2019, les propos de Yoav Galant, ministre israélien en charge de l’Alya et de l’intégration, étaient surprenants. Dans un déplacement en Cisjordanie, Galant disait ceci : « je suis venu dire au public israélien et particulièrement aux habitants de la Judée-Samarie que nous n’autoriserons pas la création de plus d’un Etat dans la partie ouest du Jourdain. Un Etat palestinien ne sera pas érigé ».
Et d’ajouter : « ici, c’est le lieu d’un Etat démocratique juif et sioniste, l’Etat d’Israël en vertu du droit de nos ancêtres. Nous travaillerons pour mettre en œuvre la souveraineté à travers la Judée-Samarie et accélérer la colonisation. Notre colonisation est cruciale pour maintenir notre souveraineté et le Sionisme. La Judée-Samarie est la ceinture de sécurité de l’Etat d’Israël. »
Je note un détail non moins important. Pendant que des palestiniens se font expulser de leur terre comme des animaux, le territoire israélien s’agrandit démographiquement. En effet, selon une étude publiée décembre 2018, la population israélienne est aujourd’hui estimée à 8 972 000 habitants à la date du 31 décembre. Sur les 8 millions, 6,6 millions sont juifs et seul 1,88 millions sont Arabes, tandis que 426 000 habitants ne se considèrent ni juifs ni Arabes.
Ces chiffres sont publiés au moment où Israël connaît une forte immigration en provenance des pays européens, notamment en France et en Russie. Ainsi, d’après YnetNews, la population israélienne a connu en 2018 une hausse de 5% par rapport à l’année 2017. Ils sont donc 29 600 Juifs à immigrer en Israël en 2018 contre 28 220 en 2017.
YnetNews parlait d’une importante vague migratoire en provenance de l’Europe de l’Est. En effet, plus de 10 500 Juifs en provenance de la Russie avait rejoint Israël en 2018 et ils n’étaient pas les seuls. En Ukraine, ils étaient 6 500 Juifs à migrer vers l’Etat hébreux, même si l’immigration juive ukrainienne en 2018 a chuté de 9% par rapport en 2017.
En 2018, YnetNews nous apprenait que 3 500 Juifs avaient quitté les Etats-Unis et le Canada pour retourner en Israël. En France, l’immigration de Juifs a connu une chute, précise le média. En effet, l’arrivée de Juifs français en Israël a chuté de 25% par rapport à 2017. En Grande-Bretagne et au Brésil, seuls 660 et 330 Juifs ont respectivement déposé leurs valises en Israël.
Face à cet état de fait, il est clair que l’autorité israélienne est en train de suivre un agenda qui consiste à expulser le plus de palestiniens possible, confisquer leurs terres et les attribuer, au cas échéant, à des juifs ayant quitté l’Occident pour s’installer sur cette « Terre Promise ». Quoi qu’il en soit, il faut avoir le courage de le dire. Nous assistons à un véritable crime de guerre et un « nettoyage ethnique » des plus sauvages perpétré par Israël. Nous avons l’obligation de dénoncer. Car, notre silence nous rendra tous coupables.