Manifestations en Russie : voici la guerre médiatique entre la presse russe et américaine

Protesters gather at Marsivo Field in St.Petersburg, Russia, Sunday, March 26, 2017. Thousands of people crowded in St.Petersburg on Sunday for an unsanctioned protest against the Russian government, the biggest gathering in a wave of nationwide protests that were the most extensive show of defiance in years. (AP Photo/Dmitri Lovetsky)

Depuis le début des manifestations en Russie ce dimanche 26 mars 2017, une véritable guerre est déclenchée entre médias russes et occidentaux qui se contredisent pratiquement sur tous les points

Les opposants russes manifestent contre la corruption dans leur pays. Une vague de manifestants ont en effet arpenté les rues depuis dimanche pour manifester contre la corruption. Mais déjà, une véritable guerre médiatique est déclenchée entre les médias américains et russes dans le traitement de cet événement.

Russia Today, média d’Etat russe, a couvert en direct l’événement sur son site internet, comme beaucoup d’autres médias occidentaux d’ailleurs. Ce lundi, le média russe n’a pas démenti les vagues d’arrestations d’opposants. Il a même parlé d’environ 600 arrestations dans une manifestation qui a été suivie par 8 000 personnes à Moscou. Mais, ce chiffre a été immédiatement démenti par le New York Times.

« Guerre des chiffres »

Le média américain parle d’environ 1 000 arrestations à Moscou. Sur le nombre de manifestants ayant arpenté les rues, New York Times ne fournit aucun chiffre. Il parle de « milliers » de manifestants mobilisés dans 99 villes du pays. Même réaction pour le média américain Washington Post qui rejette le chiffre de 600 arrestations. Washington Post parle d’au moins 800 arrestations.

Autre détail important dans cette guerre médiatique concerne l’arrestation d’Alexey Navalny, l’opposant russe N°1. Dans la presse russe d’Etat russe, on justifie son arrestation par le fait qu’il a violé un code administratif qui régule les rassemblements publics en Russie. Une amende lui sera infligée, nous apprend Russia Today qui cite Tass, l’agence de presse russe.

Dans la presse américaine (New York Times et Washington Post), ce détail est omis. Dans les deux médias américains, l’opposant Navalny est qualifié de « héro » qui se bat contre la répression et la corruption en Russie. Un autre détail important divise à nouveau les médias des deux pays dans le traitement de l’événement en cours en Russie.

« Bras de fer médiatique autour des incidents entre policiers et manifestants »

Il s’agit en effet du comportement des manifestants et de la police. D’après Russia Today, certains manifestants posaient un sérieux danger public. Le média russe évoque d’ailleurs l’interpellation d’un homme armé. L’arme de l’homme a été filmée et la vidéo publiée sur le site du média. Dans la presse américaine, on voit plutôt une violence de la part des forces de l’ordre.

« A Moscou, quelques manifestants ont tenté de bloquer le passage des fourgons de police avec des voitures et les autorités ont déployé une police anti-émeute et des hélicoptères de surveillance », écrit le New York Times. « A Vladivostok, la police fait usage de force et arrête des manifestants vers la gare de la ville. Des policiers sont même tombés dans une pente en se bagarrant avec un manifestant », écrit Washington Post.

En attendant la suite des événements, les manifestations se poursuivent en Russie. Les heures qui viendront et les témoignages des médias sur place nous permettront de connaître la vérité autour de cette marche qui tient en haleine les médias occidentaux, pour la plupart anti-Russes.

Pour lire l’article de Russia Today, cliquez ici : Russia Today

Pour l’article de New York Times, cliquez ici : New York Times,