Le Nigeria a ordonné ce vendredi 20 septembre la fermeture du siège de l’ONG Action Against Hunger (Action Contre la Faim) accusée de nourrir les terroristes du Boko Haram
Dans sa guerre contre le groupe terroriste Boko Haram, le Nigeria n’exclut aucune hypothèse. Après avoir récemment ordonné des frappes armées dans des zones sous contrôle de Boko Haram, le gouvernement du Nigeria ouvre un nouveau front contre les Organisations Non Gouvernementales.
En effet, la première ONG pointée du doigt est Action Against Hunger, ONG qui lutte contre la faim dans des pays sous-développés. Cette organisation a été déclarée « persona non grata » par l’armée nigériane qui l’accuse de nourrir les terroristes. Sur Facebook, l’armée dit détenir des preuves que l’ONG apporte aux terroristes de la nourriture et des drogues.
« L’armée dit détenir des preuves tangibles »
« Le commandement a obtenu plusieurs preuves crédibles indiquant que l’ONG Action Against Hunger, l’une des ONG opérant au nord-est fournit de la drogue et de la nourriture aux criminels (Boko Haram) présents dans cette zone », a fait savoir le colonel Lafiya Dole sur Facebook.
Dans les minutes qui ont suivi, la presse nigériane a confirmé que le siège de l’ONG, basé dans l’Etat de Yobe, a été envahi par des soldats qui ont demandé à ce que tous les bureaux soient fermés. Les soldats dépêchés sur les lieux n’ont donné aucune raison sur la fermeture du siège.
Pour l’heure, les autorités nigérianes ont fourni très peu d’informations sur cette affaire. Tout ce qu’on sait est que l’ONG est présente au Nigeria depuis 2010. De 2014 à maintenant, elle dit avoir nourri environ 3 millions de personnes à travers des « programmes liés à la santé et à la nutrition, à l’eau potable, à la lutte contre la malnutrition et les maladies… »
« L’éducation occidentale est un péché »
Pour rappel, le groupe terroriste Boko Haram, présent dans le nord du Nigeria depuis plus de bientôt 20 ans, est devenu ces dernières années le plus grand défi auquel est confronté le pays. Le groupe terroriste dont la devise est « l’éducation occidentale est un péché » n’a cessé de multiplier les exactions et les actes de violences contre les femmes, les autorités politiques mais aussi les musulmans modérés.
En 2014, le groupe terroriste avait fait la une des médias du monde entier en enlevant 270 filles dans le nord du pays. Cet enlèvement avait donné naissance à un mouvement de lutte contre Boko Haram connu sous le nom de « Bring Back Our Girls » (Ramenez nos filles). En 2017, le groupe avait libéré 82 filles dans un échange de prisonniers.