RDC : voici comment l’OMS et les géants pharmaceutiques américains s’enrichissent grâce à Ebola

(Article exclusif sur un scandale de corruption très grave en cours en RDC)

Les industries pharmaceutiques profitent des malheurs de l’Afrique pour se remplir les poches. Cela fait plus de quatre ans que l’épidémie Ebola fait des milliers de morts sur le continent, provoquant, dans certaines parties d’Afrique, des exodes ruraux massifs de pauvres citoyens vers les grandes villes où ils espèrent trouver les soins de santé nécessaires en cas de contagion.

Pendant ce temps, les géants pharmaceutiques se frottent les mains. Plus l’épidémie perdure en Afrique, plus elle tue des milliers de personnes, plus elles se remplissent les poches. Pour ces rapaces dénués de valeurs morales, le sort de l’être humain passe en dernière position. L’Humain ne compte pour eux que s’il leur apporte des sous.

En se penchant un peu sur la situation de la République Démocratique du Congo (RDC) où Ebola a déjà fait plus de 1 600 morts, on comprend très vite ce qui se joue sur le continent. En effet, tout part d’une lettre de démission écrite par Oly Ilunga, ex ministre congolais de la santé. Dans cette lettre de démission datée du 17 juillet, il a fait des révélations de taille qui risquent de lui coûter très cher.

En effet, Oly Ilunga ne digère pas la décision du président congolais, Félix Tshisekedi, qui a décidé de confier la gestion de l’épidémie Ebola (jusque-là dirigée par Ilunga) à un comité de 7 experts qui désormais devront obéir aux ordres de Jean-Jacques Muyembe Tamfum, directeur de l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB).

Oly Ilunga dénonce surtout la manière dont tout a été orchestré à son insu, comme il l’a si bien expliqué dans sa lettre de démission. « Je déplore que ce Secrétariat Technique du Comité Multisectoriel de la Riposte à la MVE ait été mis en place par un décret du Premier Ministre antidaté au 18 mai 2019, et contresigné à mon insu par le Ministre assurant mon intérim alors que je me trouvais le 18 mai 2019 en mission de supervision à Goma », écrit-il.

Mais, ce qui a le plus contraint Oly Ilunga à rendre le tablier a été la pression exercée par un lobby pharmaceutique qui a voulu, à tout prix, profiter de l’épidémie Ebola pour vendre ses produits inefficaces et incapables d’apporter des solutions à une situation de plus en plus dramatique.

S’il n’avait pas nommé le lobby pharmaceutique en question dans sa lettre, il l’a pourtant fait dans une interview accordée au journal Le Monde. « Un consortium opaque s’est constitué et un lobby malveillant est à l’œuvre. Il a tenté par tous les moyens d’imposer, en RDC, le vaccin expérimental du fabricant pharmaceutique (américain) Johnson & Johnson », dit-il.

D’après le ministre, ce lobby (Johnson & Johnson) veut imposer l’usage de son vaccin qu’il vient de fabriquer pour éradiquer Ebola, mais ce vaccin « n’est pas approprié pour éradiquer l’épidémie en cours ». « Le vaccin n’est qu’en phase 2 de test et nécessite deux injections administrées à 56 jours d’intervalle. Toutefois, à notre insu, des personnes ont tenté d’introduire illégalement ce vaccin et ont formé des vaccinateurs, comme nous l’ont rapporté des acteurs du terrain », s’agace Ilunga.

Dans sa lettre, son opposition au vaccin de Johnson & Johnson est ferme. « Il serait illusoire de croire que le nouveau vaccin (à deux doses administrées en 56 jours d’intervalle) proposé par des acteurs qui ont fait preuve d’un manque d’éthique manifeste en cachant volontairement des informations importantes aux autorités sanitaires, puisse avoir une incidence déterminante sur le contrôle de l’épidémie en cours » écrit-il. Une plainte a immédiatement été déposée contre lui par André Katukumbani Mupelela, secrétaire général à la Santé.

Dans des circonstancielles pareilles, le travail d’un journal d’investigation est double : s’appuyer sur les allégations du ministre démissionnaire et apporter des preuves quant aux soupçons soulevés par ce dernier. Notre média, Lecourrier-du-soir, a immédiatement effectué son travail pour lever les zones d’ombre.

En effet, il faut comprendre un détail très important. Le remplacement de l’équipe d’Ilunga par décret ministériel a eu lieu quelques jours après l’annonce de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui a déclaré ce 17 juillet 2019 l’épidémie Ebola en RDC urgence sanitaire mondiale.

La stratégie de l’OMS est abjecte. En effet, elle a décrété l’urgence sanitaire mondiale afin de permettre à l’industrie pharmaceutique Johnson & Johnson de pouvoir introduire son vaccin facilement dans le pays. Et pour que cela puisse avoir lieu, il fallait se débarrasser d’Oly Ilunga devenu une épine dans le pied du gouvernement congolais.

Pour vous confirmer que l’OMS et Johnson & Johnson sont de mèche, Lecourrier-du-soir.com cite un article de l’industrie pharmaceutique publié le 12 septembre 2016 et dans lequel Johnson & Johnson confirme que sa filiale basée en Belgique et connue sous l’appellation Janssen Vaccines & Prevention B.V a soumis à l’OMS une candidature appelée EUAL (Emergency Use And Listing).

Avec l’EUAL, il suffit que l’Organisation Mondiale de la Santé déclare Ebola urgence sanitaire mondiale (comme ce fut le cas le 17 juillet dernier) pour que les vaccins de Johnson & Johnson puissent pénétrer le territoire congolais. Il n’y a donc aucun doute que l’urgence déclarée servait les intérêts de l’industrie pharmaceutique américaine. Combien l’OMS a-t-elle été payée pour cette opération ? Pour le moment, nous ne disposons pas de réponses à cette question.

D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que deux jours après la déclaration de l’urgence sanitaire mondiale, plusieurs experts ont appelé à l’arrivée d’un nouveau vaccin pour détrôner le laboratoire américain Merck dont l’efficacité du vaccin est soulignée par tous les experts, y compris Ilunga.

Pour éliminer Merck de la course, les autorités congolaises (certainement soudoyées par Johnson & Jonhson) ont fait courir la rumeur selon laquelle il y a une carence des vaccins de Merck sur le terrain. Une rumeur totalement démentie par Ilunga. « C’est absolument faux. Nous ne manquons pas de doses du vaccin expérimental rVSV-ZEBOV du laboratoire Merck, le seul que nous utilisons car son efficacité a été prouvée. (…) Nous avons environ 500 000 doses disponibles contre 200 000 au début de l’épidémie », précise l’ex ministre de la santé.

La stratégie de Johnson & Johnson pour tester son vaccin a été très efficace. En effet, dès 2015, le géant pharmaceutique avait commencé à mener une guerre psychologique pour préparer les pays africains où l’épidémie fait des ravages. Ainsi, dans un article datant du 06 janvier 2015, on peut lire : « la menace Ebola a disparu pour le moment, mais il y a une autre menace à prévoir : l’autosatisfaction. (…) Se préparer à faire face à de futures épidémies est essentiel ».

Permettez-moi, en tant que rédacteur en chef de ce site, de vous dire qui est Johnson & Johnson. C’est un géant pharmaceutique qui a un passé judiciaire assez lourd car ayant été condamnée plusieurs fois par la justice américaine. En effet, en 2011, Johnson & Johnson a été condamnée à payer 70 millions de dollar par la justice américaine en vertu du Foreign Corrupt Practices Act.

Johnson & Johnson avait en effet reconnu avoir corrompu des agents sanitaires en Grèce, en Pologne et en Romanie. Le géant phamarceutique avait aussi reconnu avoir versé des pots-de-vin à l’ancien gouvernement irakien dans le cadre d’une campagne des Nations-Unies appelée « Pétrole contre Nourriture ». En 2017, elle a payé 110 millions de dollar à une femme qui avait attrapé le cancer de l’ovaire en utilisant ses produits.

A partir de ces constats, il n’y aucun doute qu’on a affaire à un grave scandale de corruption orchestré par une ONG internationale, en l’occurrence l’Organisation Mondiale de la Santé, en partenariat avec des autorités politiques congolaises de premier plan pour octroyer un juteux marché à une richissime industrie pharmaceutique américaine qui veut coûte que coûte tester son vaccin inefficace pour se faire de l’argent.

Désormais, la balle est dans le camp du peuple congolais qui doit réagir vite avant que cela ne soit trop tard. Il convient de souligner que nous n’avons rien contre les industries pharmaceutiques tant qu’elles ont les vaccins efficaces pour sauver des vies humaines en Afrique et partout dans le monde.

Pour ce qui est de la RDC, c’est une toute autre histoire. Le capital vient de se substituer au moral. Quand le profit remplace le moral, ce n’est plus du business. C’est un crime qu’il faut dénoncer.