Révélation explosive en France : l’Etat recrute 20 cabinets de conseil du dernier quinquennat pour près de 200 millions d’euros

Et ça continue! Moins d’une semaine après la révélation du média Lecourrier-du-soir.com faisant étant d’un montant de 375 millions d’euros débloqués par l’Etat français pour s’octroyer les services de 7 cabinets de conseil, une nouvelle révélation est faite, ce 03 février, par le média ActeursPublics.fr.

En effet, à en croire cette source, un nouvel accord-cadre de la direction interministérielle de la transformation publique (DITP) pour les prestations de conseil a finalement été attribué fin janvier. Et Acteurs Publics ne s’arrête pas là. Il dévoile le nombre de cabinets sélectionnés.

« Vingt cabinets ont été retenus au terme de l’appel d’offres lancé en juillet 2022, sans compter les dizaines de sous-traitants. Les administrations peuvent dès maintenant repasser commande, après le vide de six mois laissé à l’issue du précédent marché, qui courait jusqu’en juin 2022 », révèle le média français.

Et d’ajouter : « premier enseignement à tirer au vu de cette nouvelle fournée : le nouvel accord-cadre fait de la place à un plus grand nombre d’acteurs. Et ce bien que les poids lourds du conseil (Capgemini, Sia Partners, Eurogroup Consulting…) soient parvenus à maintenir une place de choix – à commencer par Eurogroup Consulting, gagnant sur les 3 lots, mais à chaque fois dans un groupement différent – comme l’exigeait le cahier des charges du marché ».

Grosse surprise. Le cabinet McKinsey qui fait l’objet d’une enquête du Parquet National Financier (PNF) s’est abstenu de candidater. « Au-delà du jeu de chaises musicales qui intervient d’un accord-cadre à l’autre entre les cabinets, en fonction des lots et du statut de mandataire principal ou de cotraitant, quelques nouveautés méritent d’être signalées dans la sélection retenue par la DITP. D’abord, le cabinet McKinsey, au cœur de la polémique sur l’influence des cabinets de conseil depuis deux ans, sort complètement de ce marché. McKinsey, qui s’était positionné sur le premier lot de conseil en stratégie des politiques publiques en 2018, s’est cette fois-ci abstenu de déposer une offre à l’occasion de ce renouvellement », renseigne Acteurs Publics.

Pour éviter de déclencher la colère des Français, le gouvernement va imposer ses règles. « D’abord, leurs consultants devront signer une déclaration d’absence des conflits d’intérêts, sous peine d’une amende de 5 000 euros. Impossible également de démarcher les administrations pour leur proposer une idée ou un service. Les cabinets devront également éviter tout anglicisme dans leurs ‘livrables’. Chaque occurrence des mots “design” ou “benchmark” se soldera par une amende de 100 euros. Les fameux livrables ne pourront d’ailleurs plus être en marque blanche : le logo du cabinet devra systématiquement apparaître sur tous les documents produits et remis à l’administration », note la source.

Le montant débloqué par l’Etat est connu. Car, d’après les informations obtenues par Acteurs Publics, le nouvel accord-cadre est estimé entre 150 et 200 millions d’euros. Le média nous en dit un peu plus sur la répartition de cette somme colossale qui risque de défrayer une vive polémique.

« Le nouvel accord-cadre, d’un montant estimé entre 150 et 200 millions d’euros, se décompose en trois lots : conseil en stratégie (30 à 40 millions d’euros), cadrage et conduite de projets (70 à 100 millions d’euros), efficacité opérationnelle (50 à 60 millions d’euros) », précise la source.