Révélation explosive en France : un consultant de McKinsey, mentionné dans plusieurs plaintes, est promu à Matignon

Un des consultants de McKinsey, très suivi par la justice française, vient d’être promu auprès d’Elisabeth Borne, première ministre de la France. Une promotion qui intervient en pleine enquête du Parquet National Financier (PNF) sur les liens qui existent entre McKinsey et l’Etat français 

Une information qui risque, une nouvelle fois, de jeter de l’huile sur le feu. Et McKinsey est au cœur du scandale.

En effet, au moment où le PNF (Parquet National Financier) mène une enquête sur les liens entre le cabinet de conseil américain et l’Etat français qui, ces dernières années, lui a accordé de juteux contrats, un cadre de McKinsey est promu auprès d’Elisabeth Borne, actuelle première ministre de la France.

C’est du moins la révélation faite ce 19 janvier par le média Consultor. « Mathieu Maucort, chez McKinsey de 2013 à 2016, directeur de cabinet au Haut-Commissariat à l’emploi et à l’engagement des entreprises depuis 2020, est promu délégué interministériel à la jeunesse, au sein des Services de la Première ministre Élisabeth Borne », révèle la source.

D’après les informations obtenues par Consultor, l’homme serait très proche du parti présidentiel LREM qu’il a rejoint dès 2017. « L’ancien chef de projet de McKinsey Mathieu Maucort (HEC/SciencesPo 2012) a rejoint le mouvement En Marche du candidat Macron dès 2017, comme responsable argumentaire et riposte », renseigne Consultor.

Et la source d’ajouter : « cinq mois plus tard, dès l’élection du président Macron, il est nommé directeur de cabinet adjoint du secrétariat d’État au Numérique de Mounir Mahjoubi, et ce, durant un an et demi. Entre avril 2019 et septembre 2020, Mathieu Maucort se « retire » dans le privé, entrepreneur, proposant du conseil et de l’accompagnement de projets. Il revient dans la sphère gouvernementale dès l’automne 2020 comme directeur de cabinet de Thibaut Guilluy, Haut-Commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises ».

La promotion de cet ex cadre de McKinsey est d’autant plus scandaleux que le nom de ce dernier est mentionné dans des plaintes et signalements reçus par le PNF, d’après Consultor. « Dans le cadre de l’enquête du Parquet national financier, cet ancien consultant McKinsey, devenu un très proche du pouvoir, est particulièrement suivi à la loupe. Il est notamment mentionné dans le cadre des dizaines de plaintes et signalements reçus par le PNF, qui ont abouti à l’ouverture de deux informations judiciaires et, en décembre, à une perquisition chez Renaissance et McKinsey », note la source.

Pour rappel, après les récentes révélations faites dans la presse concernant les énormes marchés publics remportés par McKinsey, la classe politique française, scandalisée, avait exigé l’ouverture d’une enquête pour favoritisme et risque de conflits d’intérêts. Ce qui a finalement eu lieu.

Très critiqué pour son silence dans l’affaire McKinsey qui défraie la chronique depuis plus d’une semaine, le PNF a finalement décidé d’ouvrir une enquête pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale ». C’est du moins l’information révélée en avril dernier par plusieurs sources fiables.

Ainsi, d’après France Info, le très puissant cabinet McKinsey est visé dans une enquête. « L’enquête, ouverte le 31 mars, vise le cabinet américain McKinsey ‘sur la question de son statut fiscal en France’, a appris France Télévisions de source judiciaire. Elle a été confiée au Service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF) », note France Info.

En avril dernier, la même information avait été confirmée par Le Parisien qui nous disait plus. Ainsi, selon les informations obtenues par ce média français, on apprend que « cette enquête a été confiée au Service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF), qui dépend lui-même du ministère de l’Économie ».

Cette enquête ouverte intervient dans un contexte où le rôle des cabinets privés ainsi que leur rémunération par l’Etat a provoqué un véritable tollé en France. D’ailleurs, à la veille des présidentielles, dans une tribune publiée dans la presse, un collectif de magistrats avait crié son indignation face au silence du PNF dans une affaire, devenue un véritable scandale d’Etat.