Scandale à l’Assemblée : en pleine nuit, la LREM approuve 20 milliards d’aide à des entreprises polluantes

Les députés de la majorité ont voté ce jeudi 17 mars, tard dans la nuit, en faveur d’une aide publique de 20 milliards d’euros destinées à des grosses entreprises polluantes sans qu’aucune contrepartie ne soit demandée à celles-ci en retour. Une situation qui embarrasse les ONG pro-environnementales qui dénoncent un scandale d’Etat

En pleine crise financière, les organisations de défense de l’environnement déclarent la guerre à l’Etat français qui, dans son projet de budget rectificatif de 110 milliards, en a consacré 20 milliards à des entreprises qui sont loin d’être des références en matière de lutte contre la pollution, telles que Air France, Renault ou Vallourec.

Trois ONG, Oxfam France, Greenpeace France et les Amis de la Terre s’indignent que l’Etat accorde 20 milliards à ces entreprises sans exiger d’elles des garanties en matière  de lutte contre la pollution. Ainsi, dans un communiqué publié ce 18 avril sur le site des « Amis de la Terre », les trois ONG ne décolèrent pas.

« Le gouvernement a choisi le business as usual »                                                  

« Les Amis de la Terre, Greenpeace France et Oxfam France s’alarment qu’aucune condition ne soit posée au versement de ces aides publiques, alors qu’elles pourraient renflouer des entreprises polluantes qui contribuent fortement au dérèglement climatique », dénoncent-elles, dans un communiqué, accusant le gouvernement de choisir « la voie du business as usual ». Les trois ONG ont également regretté que l’amendement déposé ce 17 avril par le député Matthieu Orphelin soit rejeté en commission des finances.

Le communiqué poursuit : « le sauvetage inconditionnel d’entreprises responsables de l’urgence climatique est tout simplement dangereux pour l’avenir des populations. En choisissant cette réponse à la crise économique, le gouvernement démontre qu’il ne prend pas au sérieux la question écologique, c’est-à-dire le monde d’après. Pire, il prend prétexte de cette crise sanitaire pour blanchir son alliance indéfectible avec les lobbies, au moment où les citoyen-nes réclament au contraire une société résiliente et des lendemains tournés vers l’intérêt général ».

 

Sur son compte Twitter, l’ex député LREM, Matthieu Orphelin, a publié le document attestant du rejet de la demande des ONG écologistes par la commission d’enquête. L’ancien porte-parole de Nicolas Hulot parle d’un « rejet lamentable » et évoque « un très mauvais signal pour le monde d’après ».