Myriam El Khomri, ancienne ministre du travail sous François Hollande, a été l’invitée de Jean-Pierre Elkabbach sur CNews ce mardi 23 mai 2017. Dans l’interview, l’ex ministre dit être avec Emmanuel Macron pour une majorité présidentielle. Elle a aussi taclé Jean-Luc Mélenchon dénonçant le ton de sa campagne
Invitée sur le plateau de Jean-Pierre Elkabbach, Myriam El Khomri, ex ministre français du travail, s’est exprimée sur sa fameuse loi travail qui avait suscité une vague de réactions virulentes et qui a été l’une des mesures les plus impopulaires du quinquennat de François Hollande en tant que président de la France.
Sur la question de savoir si le 49.3 peut être utilisé dans certains cas ou s’il ne doit plus être utilisé, Myriam El Khomri répond : « je ne souhaite pas le 49.3. Je pense qu’il faut être très clair par rapport à cela. Je ne le souhaite pas pour celle qui m’a succédée au ministère du Travail parce que cela enlève la pédagogie de sa propre loi. Je pense qu’il faut tout faire pour éviter le 49.3 et je pense que nous avions tout fait pour trouver ce compromis ».
« C’est l’alliance entre la démocratie sociale et politique »
Elle ajoute : « Emmanuel Macron, en tant que ministre, a vécu le 49.3. A un moment, il y a un contexte et en ce moment-là, il a été utilisé. Mais, bien évidemment, lorsqu’on veut porter un projet de loi, on essaie de se retrouver autour de la table et je trouve plutôt sain et important que le président de la république, une semaine après son investiture, commence par rencontrer toutes les organisations syndicales et patronales ».
Sur la question de savoir si la loi El Khomri s’applique toujours, Myriam El Khomri rétorque : « en effet, tous les décrets ont été pris et depuis maintenant quelques mois les acteurs de terrain sont en train de s’approprier les nouveaux outils dans cette loi. Il y a beaucoup de choses dans cette loi : la question de la négociation d’entreprise, le compte personnel d’activité, la garantie jeune. Donc, la loi Travail est totalement appliquée ».
Jean-Pierre Elkabbach lui coupe la parole : « aujourd’hui, il s’agit d’aller plus loin, mais on ne repart pas de zéro, si je comprends bien ? ». Et Myriam El Khomri d’ajouter : « L’article 1 de la loi Travail dit que le travail de refondation code du travail devra se faire dans le cadre d’une négociation avec les partenaires sociaux. C’est un très bel article du code du travail. C’est l’alliance entre la démocratie sociale et politique. Tout l’enjeu pour le nouveau gouvernement est d’entamer ces concertations avec les partenaires sociaux ».
« Moi-même, j’ai porté des ordonnances »
Lorsque Jean-Pierre Elkabbach lui pose la question de savoir si elle est favorable à la gouvernance par ordonnance, l’ancienne ministre du travail de François Hollande répond : « ça dépend du contenu des ordonnances, je pense que c’est quand même ça le sujet. Je suis honnête et cohérente par rapport à votre question. Moi-même, j’ai porté des ordonnances. (…) Tout l’enjeu pour moi s’agissant du code du travail, c’est la place laissée aux partenaires sociaux sur le contenu de ces ordonnances ».
Sur la question de savoir sur quoi le gouvernement d’Edouard Philippe ne doit pas transiger, elle répond : « moi, j’ai toujours considéré que la question de la durée légale du travail doit être dans l’ordre public social, doit être commun à tous, ne fait pas l’objet d’une négociation ».
« Moi, je suis socialiste et je reste socialiste »
L’ancienne ministre du travail s’est aussi exprimée sur les législatives. Sur sa candidature dans le 18ème arrondissement sous les couleurs de la majorité présidentielle, elle maintient le flou. « Lorsqu’on va à élection, on doit claire vis-à-vis des électeurs. Moi, je suis socialiste et je reste socialiste », dit-elle. Elkabbach lui coupe la parole : « mais, socialiste, PS, en tout petit ».
El Khomri reprend : « non, non. Mon logo est sur mon affiche. Je suis avec Emmanuel Macron pour une majorité de progrès. On est dans une situation politique qui est inédite. Le Front National a été fort au point de vue national et nous avons un président de la république qui propose à la fois du nouveau et du rassemblement. (…) Je ne renie pas mon identité socialiste ».
« Le parti socialiste n’est pas mort »
« Il n’y aurait plus de Myriam El Khomri dans un mois », lance Elkabbach. L’ancienne ministre rétorque : « mais, non ! On est dans une situation où soit on est dans une logique d’opposition radicale à Emmanuel Macron, soit on est dans un accompagnement. Moi, je suis dans un accompagnement ».
L’ombre de Jean-Luc Mélenchon a bien plané dans cette interview. Myriam El Khomri avoue en effet se sentir mal à l’aise avec la campagne de Mélenchon qui utilise des tons tels que « dégagisme ». « Cela me met un peu mal à l’aise lorsqu’une personnalité politique qui a en effet des talents qui se dit dans l’antisystème est dans le monde politique quand j’avais 5 ans. (…) Je m’interroge sur son sens des priorités ». Dans l’interview, Myriam El Khomri persiste et signe : « le parti socialiste n’est pas mort », dit-elle.
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