Violation des accords de pêche : en colère, l’Espagne déclare la guerre à l’Etat du Sénégal

La Confédération Espagnole de la Pêche (CEPESCA) accuse l’Etat sénégalais de refuser de livrer une licence de pêche à sa flotte basque amarrée au port de Dakar depuis le début de l’année. Elle dénonce une violation flagrante des accords de pêche signés entre Dakar et l’Union Européenne 

Le Sénégal, à nouveau, rattrapé par le scandale des licences de pêche signées avec l’Union Européenne. En effet, en novembre 2020, en pleine pandémie à Coronavirus, Lecourrier-du-soir.com, en se basant sur une information de l’Union Européenne, avait révélé le contrat scandaleux signé entre l’Etat du Sénégal et ses partenaires européens.

Ainsi, en vertu d’un nouvel accord renouvelé par les députés européens, les bateaux de pêche espagnols, français et portugais étaient autorisés à pêcher 10 000 tonnes de thon par an au Sénégal. Et ce n’était pas tout. Deux bateaux espagnols étaient autorisés à pêcher 1 700 tonnes de merlus pendant 12 mois (1 an).

D’après les informations obtenues par Lecourrier-du-soir.com, l’UE a débloqué 1,7 million d’euros dont un paiement de 800 000 euros pour accéder aux eaux sénégalaises. Les 900 000 euros qui restent devaient être consacrés à la mise en place d’une politique de pêche, c’est-à-dire au contrôle, au développement et à la collecte de données mais aussi à la livraison de certificats pour les produits de pêche.

L’affaire avait déclenché un tollé général au Sénégal où l’indignation avait atteint son paroxysme. Mais, deux ans après, le gouvernement de Macky Sall, mis sous pression par l’opposition, semble avoir sacrifié ses partenaires européens en leur bloquant l’accès à ses eaux. C’est du moins les accusations portées par la Confédération Espagnole de Pêche (CEPESCA) qui accuse Dakar de lui refuser l’accès à ses eaux.

En effet, dans un communiqué publié sur son site officiel ce 17 mai et lu par Lecourrrier-du-soir.com, la CEPESCA ne décolère pas. Les Espagnols accusent le Sénégal d’avoir obligé l’amarrage de la flotte basque au niveau du port de Dakar depuis le début de l’année. Une situation jugée inacceptable par l’Espagne d’autant plus que le personnel de la flotte doit être rémunéré.

« La CEPESCA qui considère cette situation inexplicable demande à la Commission Européenne de débloquer la situation dans les plus brefs délais et de défendre les intérêts des pêcheurs européens face aux pays du tiers-monde qui, comme c’est le cas ici, violent de manière unilatérale un accord de pêche passé avec l’UE », dénonce la Confédération espagnole de pêche.

La CEPESCA poursuit : « (…) la CEPESCA et Dakartuna insistent sur la nécessité de trouver une solution rapide. Car, en agissant de la sorte, le Sénégal viole l’accord de pêche signé avec l’UE entré en vigueur en juillet 2019 pour une durée de 5 ans et pour lequel l’Europe avait versé une contribution annuelle de 1,7 millions d’euros ».