Il est désormais temps de se poser la question de savoir pour qui roule l’institut de sondage IFOP. En effet, il y a une semaine, ce même institut, contre toute attente, nous avait pondu un sondage totalement en déphasage avec la réalité politique actuelle de la France en nous apprenant qu’Emmanuel Macron avait totalisé 32% d’opinions favorables.
Ce sondage a été rendu public le 19 mars et pourtant le 21 septembre, Pierre Person, ex numéro 2 de la République En Marche, annonçait sa démission de la République En Marche jugeant, à son départ, que le parti « n’est pas en mesure d’affronter la nouvelle étape du quinquennat ».
Quelques heures plus tard, ce fut au tour d’Aurore Bergé de démissionner de son poste de porte-parole du parti présidentiel à l’Assemblée Nationale. Deux démissions qui se sont ajoutées à d’autres qui ont eu lieu il y a un mois et demi et qui confirment que l’appareil politique En Marche est totalement désaxé et profondément divisé.
Dans un tel contexte qui coïncide avec une série de crises sociales sans précédent (Gilets Jaunes, Réforme des retraites, Mauvaise gestion de la pandémie à Coronavirus…), tout sondage faisant état d’une hausse de la popularité de Macron relève de la chimère. C’est une véritable manipulation politique pour tenter de légitimer la réélection d’un chef d’Etat qui, malgré les énormes efforts consentis, n’a plus le vent en poupe.
Et ce n’est pas tout. L’institut IFOP agit désormais comme un instrument politique à la botte de l’Etat avec pour mission de déclencher une véritable manipulation de masse afin de faire avaler au peuple les décisions très peu cohérentes d’un gouvernement très affaibli. Ainsi, après avoir tenté de soigner l’image de Macron en vain, l’institut tente désormais de légitimer une décision politique dont les conséquences seront désastreuses aussi bien sur le plan politique qu’économique.
En effet, dans un sondage publié ce 27 septembre par le Journal Du Dimanche, IFOP nous apprend, à notre grande surprise, qu’une très grande majorité des Français sont prêts à accepter un reconfinement d’au moins 15 jours. Et là, le chiffre est hallucinant : 72%, souligne l’institut.
Sans remettre en cause le travail d’IFOP, il est extrêmement difficile d’accorder une once de crédibilité à ce sondage compte tenu de la mini-révolte en cours à Marseille où gérants de restaurants et de bars refusent catégoriquement de respecter la décision du gouvernement qui les oblige à fermer leurs commerces dès ce 27 septembre au soir.
Il est important de souligner que le sentiment d’hostilité des Marseillais à l’égard des décisions dictées, de manière arbitraire, depuis Paris par une poignée de technocrates est le même qui règne sur l’ensemble du territoire. Aucune région n’est prête à accepter un reconfinement général, ne serait-ce qu’une seule semaine car ce serait l’effondrement total de l’économie.
Il est donc clair et net que l’institut de sondage IFOP en train d’agir en tant qu’héraut pour annoncer aux Français que la décision de reconfiner le pays pour au moins deux semaines est très sérieusement envisagée par l’Elysée et pourrait être prise à tout moment par le pouvoir.
Ce chiffre de 72% sorti de nulle part est loin de refléter la réalité actuelle. C’est un ballon d’essai pour tâter le pouls et voir quelle serait la réaction des Français avant la prise de cette décision. Sauf qu’il ne revient pas à un institut de sondage de mener ce travail, mais plutôt à l’équipe en charge de la communication du gouvernement.
Il est vraiment temps de se poser la question : mais, pour qui roule IFOP?