Le Japon a commémoré ce mercredi 9 août 2017 le 72ème anniversaire des attaques nucléaires contre la ville de Nagasaki et d’Hiroshima. 72 ans après, le gouvernement japonais est appelé à ratifier de Traité de non-prolifération nucléaire pour épargner le monde d’un nouveau désastre de ce genre
72 ans après, Nagasaki se souvient encore. Le 9 août 1945, le monde passe à deux doigts de l’apocalypse. En effet, le 9 août 1945, à 11 : 02 du matin, une bombe de cinq tonnes s’écrase dans une partie de Nagasaki. Ses rafales de vent deviennent alors plus rapides qu’un ouragan de catégorie 5. La bêtise humaine vient ainsi de franchir toutes les limites.
72 ans après ce désastre, le Japon et le monde entier se souviennent encore. A Nagasaki, ville symbole de cet événement qui restera à jamais gravé dans la mémoire collective, une grande cérémonie a eu lieu ce mercredi en hommage aux victimes. La cérémonie a été dirigée par le maire de la ville, Tomihiso Taue.
« Le Japon est déterminé à diriger la communauté internationale »
Dans son discours prononcé devant les habitants de la ville, le maire a appelé le gouvernement japonais à se joindre au Traité de non-prolifération nucléaire. « En tant que l’unique pays au monde à avoir connu un bombardement atomique en pleine guerre, je lance un appel au gouvernement japonais (…) à se joindre au Traité de non-prolifération nucléaire dès la moindre occasion », dit-il.
En marge d’une commémoration tenue à Hiroshima (une autre ville japonaise touchée par le bombardement), Shinzo Abe, Premier ministre du Japon, a évité de s’exprimer sur la question du Traité nucléaire, selon JapanTimes. Toutefois, il a tenu à réitérer le fait que les Etats nucléaires et non-nucléaires devaient être sur la même longueur d’ondes sur cette question. « Le Japon est déterminé à diriger la communauté internationale (…) en continuant à faire appel aux deux côtés », a-t-il déclaré.
« La question de l’abolition des armes nucléaires divise »
D’après JapanTimes, des représentants venus de 60 pays ainsi que des autorités de l’Union Européenne ont pris part à la 72ème commémoration. Ils sont issus pour la plupart de la Grande-Bretagne, de la France, de la Russie et des Etats-Unis mais aussi d’Israël, Etat nucléaire non déclaré.
Dans un discours lu devant les habitants de Nagasaki, Izumi Nakamitsu, sous-secrétaire général des Etats-Unis et Haut-représentant pour les affaires de désarmement, a souligné une « différence de plus en plus grandissante parmi les nations sur la question de savoir comment aboutir à l’abolition des armes nucléaires ».
« 15 000 armes nucléaires existent toujours dans ce monde »
Les nations face au danger nucléaire. Au moment où le sujet sur l’abolition des armes nucléaire se pose, l’existence de ces armes continue de menacer l’humanité toute entière. Ainsi, selon The Los Angeles Times, 15 000 armes nucléaires existent toujours dans ce monde, plus de 4 000 d’entre elles sont déployées à travers le monde.
Rappelons que les attaques nucléaires avaient causé d’importants dégâts sanitaires. En effet, quelques semaines après les attaques, les habitants de Nagasaki et d’Hiroshima ont commencé à montrer des symptômes mystérieux : vomissements, fièvre, vertige, hémorragie et des pertes de cheveux. Des taches violettes apparaissent dans différentes parties du corps, dû à l’effet de la radiation.
« Quelques 74 000 morts à Nagasaki et 14 000 à Hiroshima »
Dans les semaines qui ont suivi ces attaques, les femmes enceintes dont les fœtus ont été exposés in utero commencent à subir des avortements et des pertes de bébés morts dès la naissance. Chez les nouveau-nés, beaucoup ont développé des handicaps physiques ou mentaux.
Les deux attaques nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki avaient aussi fait des pertes humaines colossales. A Nagasaki, quelque 74 000 personnes auraient perdu la vie contre 14 000 à Hiroshima. Les survivants de ces attaques nucléaires, surnommes au Japon Hibakusha, sont estimés à quelque 164 621 personnes. Le Japon a capitulé six jours plus tard, mettant fin à la Seconde Guerre Mondiale.