(Une analyse de Cheikh DIENG)
Macron finira-t-il par renoncer au pouvoir ? Difficile de le dire, mais vu l’évolution de la crise qui s’aggrave jour après jour, les chances qu’il puisse continuer à diriger la France en toute sérénité sont désormais très minces, voire inexistantes, d’autant plus que l’Exécutif n’est plus capable de faire face à la pression du peuple.
Je rappelle que ce mardi, la presse anglophone a ironisé sur le recule de ce gouvernement en titrant : Macron makes a U-Turn (Macron fait demi-tour). Désormais, confortés par le soutien de taille d’une large partie de la population française, les gilets jaunes aggravent la crise exigeant la destitution du président de la République.
Je rappelle qu’Emmanuel Macron, pour calmer cette colère du peuple qui risque de mettre le pays à feu et à sang, a proposé ce mardi des mesures annoncées par Edouard Philippe. Le premier ministre a en effet suspendu pour une durée de six mois la hausse de la taxe carbone, la convergence de la fiscalité du diesel avec celle de l’essence et l’alignement sur la fiscalité des particuliers de la fiscalité du gazole des entrepreneurs non routiers.
Un premier coup de massue à un gouvernement qui, il faut le dire, aurait pu éviter une telle humiliation. Je rappelle que Macron et son gouvernement n’ont jamais voulu écouter le peuple. Totalement déconnectés des réalités de la France (profonde), ils n’ont jamais imaginé, en appliquant le programme de Bruxelles, que la colère du peuple serait aussi violente.
Désormais, le gouvernement qui risque d’être le dernier de la Vème République a perdu toute crédibilité et toute légitimité en seulement une année au pouvoir. Quelques heures après la suspension annoncée par Edouard Philippe, Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat en charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes, exacerbe la crise, accusant le gouvernement d’être « trop techno et trop long à répondre ».
Désormais, c’est la cacophonie qui règne au sein du gouvernement. Après la suspension des taxes qui n’a été rien d’autre qu’une capitulation déguisée d’un gouvernement impopulaire, après les erreurs commises et reconnues par Castaner dans la gestion du conflit sociale et les accusations de « techno » lancées par Schiappa, je sens l’effondrement du gouvernement Macron, et au-delà de tout un système.
Si Macron pense que la crise est terminée, il se trompe. Au moment où j’écris ces lignes, 700 stations-service sont en rupture totale ou partielle de carburant, une rupture due au blocage des Gilets Jaunes. Si à cela, on ajoute la crise qui frappe les lycées du pays, l’équation devient extrêmement complexe pour l’Exécutif.
La crise profonde qui secoue ce gouvernement est la preuve que la Vème République, tant décriée à gauche comme à droite, n’est plus une solution et qu’il faut s’en débarrasser. Toutefois, la question est comment et qui pour tuer l’héritage du Général De Gaulle. En effet, La rage du peuple rend difficile toute négociation et pousse les politiques à faire profil bas pour éviter, à leur tour, d’être les prochaines cibles.
Une seule certitude pour le moment : Macron est fini.